PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 201-244.
Mots clés : Religion, Islam, Immigration, Enquête, Âge, Pays d'origine, Analyse comparative, Union européenne, Précarité, Quartier, Socialisation, Identité culturelle
Dans les groupes originaires du Maghreb, du Sahel, et à un moindre degré de Turquie, les pratiques religieuses et la religiosité vont à rebours de la tendance qui prévaut en Europe : elles sont plus masculines et augmentent chez les plus jeunes. En s'appuyant sur les données des enquêtes MGIS 1992, TEO 2008, et secondairement sur les résultats des enquêtes Valeurs européennes EVS et ESS, des enquêtes ISSP et WVS, il s'agit ici de mettre en perspective les pratiques et l'importance accordée à la religion en fonction du contexte et des conditions de vie des immigrés en France, avec en arrière-plan l'évolution de la religiosité dans les pays d'origine. On est amené ainsi à se demander si la religiosité des jeunes issus de l'immigration du Maghreb et du Sahel, qui varie selon les caractéristiques des individus, les legs familiaux et le cadre de vie, n'est pas marquée dans sa poussée récente par des enjeux d'affirmation identitaire.
Cette contribution interroge, à partir d'enquêtes conduites dans les lieux d'enfermement pour demandeurs d'asile et migrants en situation irrégulière en Autriche et en République tchèque, le rôle de ces espaces dans la production des catégories du « réfugié » et du « clandestin ». L'observation ethnographique de la situation d'entretien entre agents de l'Etat et migrants détenus est envisagée ici comme un moment particulier permettant d'appréhender les processus de catégorisation, par l'institution, des migrants détenus, mais aussi les modes de contournement ou de réappropriation par les migrants des catégories normatives qui fondent l'ordre institutionnel en détention.
Quelle que soit la source utilisée, à la fin des années 1990, les musulmans de France sont curieusement peu nombreux dans les enquêtes sur échantillon - et de manière peu compatible avec les évaluations nationales alors proposées. En revanche, à partir du tournant du siècle, leur poids augmente régulièrement, et à un rythme rapide. On peut voir la superposition de deux effets : la progression rapide de l'islam en France, essentiellement dans la population issue de l'immigration, mais aussi le recul de la sous-déclaration auparavant caractéristique de cette religion. Ce constat pose néanmoins la question de la signification de cette référence à l'islam, dont on doit se demander si elle n'est pas essentiellement culturelle plutôt que religieuse. La fréquentation de la mosquée et l'affirmation explicite d'une croyance que mesurent les enquêtes de l'Observatoire interrégional du politique démentent cette vision. Plus généralement, après d'autres, ces données contredisent certaines théories de la sécularisation qui semblent décidément devoir être reformulées.
En s'appuyant sur une série d'observations ethnographiques, cette contribution s'intéresse à la gestion des conduites sexuelles et de la cohabitation entre les sexes dans un centre de rétention administrative pour étrangers éloignés du territoire. La gestion de la différence sexuelle y est d'autant plus complexe que les centres de rétention constituent des espaces non pénitentiaires où la discipline doit s'exercer souplement. Après avoir présenté le régime « libéral » d'enfermement, l'article revient sur des situations où les gestionnaires du centre ont dû eux-mêmes définir la norme du « bon » rapport entre les sexes. Ils sont alors placés dans une tension entre la stigmatisation des pratiques généralement jugées déviantes - notamment la prostitution - et leur acceptation dans le contexte d'un lieu de confinement prolongé.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 3-38.
Mots clés : Immigration, HISTOIRE, Démographie, Analyse comparative, Histoire familiale, Histoire sociale, HISTOIRE INDIVIDUELLE, Enquête, Inégalité, École, Marché du travail, Sociologie, Théorie, Racisme, REPRESENTATION COLLECTIVE, MAGHREB, FRANCE, TURQUIE, ALLEMAGNE
Comment s'articulent la question des inégalités sociales et de leur évolution et la question des modes de participation développés par les descendants de migrants au sein de cadres nationaux spécifiques aux niveaux historique, culturel, institutionnel et structurel ? Cet article se fonde sur l'exploitation de deux grandes enquêtes (l'enquête Etude de l'histoire familiale pour la France et le Panel socio-économique pour l'Allemagne) pour montrer que les modes de participation à l'école et au marché du travail des descendants de migrants turcs en Allemagne et maghrébins en France sont contrastés. En effet, le handicap ne se cristallise pas au même moment au cours de leurs trajectoires. Les descendants de migrants turcs sont exclus dès l'école (mise à distance sociale par la relégation) alors que l'exclusion des descendants de migrants maghrébins intervient à leur entrée sur le marché du travail (mise à distance sociale par la discrimination). Après la présentation des résultats, cet article aborde dans une perspective plus théorique ces deux logiques sociales et les mécanismes qui les sous-tendent.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 47, n° 1, pp. 3-48.
Mots clés : Sociologie, Immigration, Intégration, Démographie, Économie, Politique sociale, Enquête, Modèle, Indicateur, Statistiques, Acculturation, TURQUIE, ALGERIE, MAROC, PORTUGAL, ESPAGNE, ASIE DU SUD-EST, AFRIQUE SUBSAHARIENNE
L'hypothèse classique de l'intégration qui suppose l'existence d'un processus de convergence uniforme n'est pas valide pour toutes les communautés. D'autres modèles semblent caractériser les différentes communautés représentées dans l'enquête.