Article de Clément Bosqué
Paru dans la revue Forum, n° 169, octobre 2023, pp. 34-41.
Mots clés : Travail social : Établissements, Pratique professionnelle, Éthique, Théorie, Management, Philosophie, Établissement social et médicosocial
Il est des activités auxquelles la pensée se refuse. Il est des Boèce que Dame philosophie ne daigne visiter. Il en est ainsi, puisqu’il faut le nommer, du « management ». De ce mal-aimé, on peut dire au moins ce que Hegel disait des paysages de montagne : « es ist ». Il y en a. Et il y en a dans les organisations de soin et sociales. La mission de ces structures devrait suffire à faire de « l’éthique » managériale une évidence ; elle n’y est souvent qu’un slogan : les situations de malaise, de souffrance voire de maladie sont là pour le rappeler. Mais le paradoxe est plus profond. Qu’est-ce que le management, sinon une modalité de relation entre êtres humains ? Ne fût-ce qu’à ce titre, ne devrait-on pas s’attendre au développement de l’éthique appliquée, à des rapprochements multiples et fructueux de la théorie et de la pratique – à l’image des liens qui se tissent, ici et là, entre « soin » et « philosophie », soignants et penseurs du soin, ici et là ? Tout indique, au contraire, entre la pensée et l’action, une mutuelle défiance. En résumé, alors que le management, particulièrement dans les structures accueillant les plus fragiles, devrait être un « haut lieu éthique », il brille par son obscurité ; il apparaît comme un angle mort, un lieu bien davantage investi par les mots d’ordre que saisi et habité par la pensée.
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Article de Katy Bandel
Paru dans la revue Forum, 156, février 2019, pp. 50-53.
Mots clés : Travail social : Établissements, Placement, Majorité, MECS, Accompagnement, Gestion financière, Prise en charge, Fin de la prise en charge
Dans un contexte de rationalisation guidé par des logiques gestionnaires et comptables, les MECS sont de moins en moins amenées à poursuivre l’accompagnement des jeunes au-delà de la majorité. En effet, le prix de journée conséquent d’une MECS conduit les financeurs à la réorientation des jeunes majeurs vers d’autres dispositifs moins coûteux tels que des FJT . Ces mesures entraînent une réduction de la durée de prise en charge, et questionnent le sens de la pratique éducative notamment lorsque le jeune est confié dans l’année de sa majorité et pour lequel une poursuite au-delà n’est donc plus envisageable. Ces situations viennent d’une part bousculer les temporalités propres à chacun et d’autre part viennent éprouver le sens du travail éducatif en MECS. Des perspectives d’alternatives au placement ou une réorganisation de celles-ci pourraient éviter au jeune de subir un placement à court terme supplémentaire dans son parcours.
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