Article de Alice Lavabre
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 35-63.
Mots clés : Travail-Emploi, Accompagnement, Chômage, Réforme, Assistance, Insertion professionnelle, Langage, Relation d'aide
Depuis une quinzaine d’années, l’accompagnement semble être la manière la plus acceptable d’aider ceux qui sont privés d’emploi. Cet article vise à montrer comment a été produite cette évidence partagée, et ce en quoi elle consiste exactement : l’usage d’un même vocabulaire ? Un ensemble de normes et de pratiques ? Un même cadre de pensée ? Il s’agit ici de poser le problème en termes de formation de sens commun, plutôt que de circulation ou d’homogénéisation. À travers ce déplacement théorique, il apparait que l’accompagnement n’est pas qu’un lexique qui aurait circulé d’un univers à l’autre, mais un langage produit collectivement par un ensemble d’acteurs très divers. Ce langage n’a pas été imposé par un groupe ou une institution en particulier ; il n’a pas non plus été adopté parce que l’accompagnement serait particulièrement efficace. Il a résulté d’une convergence d’intérêts et d’appropriations autour d’une nouvelle conception, anti-assistancielle, de l’aide à autrui.
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Article de Pierre Brice Lebrun
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 108-113.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Sexualité, Institution, Majorité, Homosexualité, Droit, Consentement, Inceste, Harcèlement sexuel, Mineur, Handicap, Assistance, Établissement social et médicosocial
Aucune disposition légale ne limite les relations sexuelles entre mineurs : l’âge de la majorité sexuelle – fixée à 15 ans pour les filles et les garçons – n’est pas l’âge à partir duquel un mineur peut avoir des relations sexuelles, mais celui à partir duquel il peut avoir des relations sexuelles avec un majeur. Les relations sexuelles entre mineurs – comme les relations sexuelles entre majeurs, fussent-ils handicapés, usagés, défaillants, déficients, vieillissants – ne peuvent donc en aucun cas être interdites, ou faire l’objet de réunions, d’échanges, de transmission, ou de mentions au dossier, elles ne peuvent être évoquées devant les parents, tuteurs ou autres « représentants légaux », vrais ou supposés, qui n’ont bien évidemment jamais à donner leur accord.
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