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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Quand le clinicien devient tisserand d’une histoire lacunaire

Article de Marion Feldman, Malika Mansouri

Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 79-95.

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant placé, Filiation, Recherche-action, Approche clinique, Dossier administratif, Récit de vie, Accès au dossier, ASE, Soutien psychologique, Généalogie, Exil, Accompagnement, La Réunion, Creuse

Entre 1962 et 1984, 2 015 enfants réunionnais, dits « de la Creuse », ont été séparés de leurs parents et de leur île. Ils ont été placés dans des structures à La Réunion avant d’être exilés en métropole, dont un certain nombre dans la Creuse. À partir d’une recherche approfondie faisant suite à une première étude exploratoire, les auteures montrent qu’une quête de leur histoire d’enfant s’est imposée à eux à un moment de leur parcours d’adultes. La découverte tardive de leur histoire lacunaire, via leur dossier d’archives de l’ASE, provoque un effet indéniable sur chacun et leur vie prend une autre tournure. Ce dossier devient un témoin clé de fragments douloureux de leur histoire. L’accompagnement d’une adulte à la consultation de son dossier d’archives témoigne de l’indispensable nécessité d’une aide « psycho-historique ». Par un effet loupe, ces découvertes articulées à la notion « d’axe narratif de filiation » (Golse, Moro) aident à penser cet accompagnement comme pouvant être appliqué à tous les enfants placés.

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Cheminement de chercheur : analyse de ses contre-transferts pour une clinique du "ré-œuvrement"

Article de Marion Feldman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXV, n° 2, juillet-décembre 2022, pp. 77-95.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychologie, Contre-transfert, Sujet, Cadre thérapeutique, Exil, Recherche clinique, Enfant, Adulte, Chercheur, Ile de la Réunion, France

Partant du postulat de Georges Devereux que c’est l’étude de l’observateur et non celle du sujet qui nous donne accès à l’essence même de la situation clinique (1967), je propose dans cet article d’analyser mes contre-transferts de chercheur dans la rencontre depuis cinq ans avec les ex-enfants réunionnais exilés en France métropolitaine entre 1962 et 1984. Cette analyse m’a permis de formaliser le cadre actuel d’une recherche clinique. L’analyse des éprouvés sera explicitée après que soient posés les contextes politique, historique et clinique de la recherche ainsi que les étapes vers sa mise en place. Le parcours du chercheur est ici décliné en plusieurs étapes qui vont de : Sur le pas de la porte jusqu’à la découverte des lieux de passage et d’exil, qui donne lieu à la formulation d’une clinique du désœuvrement, voire de l’an-œuvrement, afin de construire un dispositif de recherche de réœuvrement pour des adultes dont les cris sont restés sans « voix/voies », depuis leur exil de La Réunion à la métropole alors qu’ils étaient enfants.

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Les effets d'un exil institué : à propos des enfants réunionnais transplantés en métropole

Article de Marion Feldman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 281-299.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enfant, Exil, Séparation, Famille naturelle, DDASS, Approche historique, Traumatisme, Souffrance, Ile de la Réunion

Cette étude montre les traces des traumatismes chez des adultes nés sur l’Île de la Réunion entre 1957 et 1970, âgés aujourd’hui entre 45 et 60 ans, qui ont vécu un exil institué par la politique de Michel Debré entre 1963 et 1984 : la transplantation de 2 015 enfants de l’Île de la Réunion vers la Métropole. Cet exil s’est appuyé sur les institutions dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : la DDASS (Direction départementale des affaires sociales et sanitaires). À partir d’entretiens de recherche, cet article montre que ces enfants réunionnais ont vécu un abus de filiation, via des « traumatismes cumulatifs », abus toujours actif aujourd’hui dans la mesure où l’État français n’a pas encore reconnu la souffrance de ces enfants, souffrance induite par une opération politique. Ces Réunionnais présentent un certain nombre de troubles psychiques liés à la désaffiliation brutale et à leur vécu abandonnique, souvent aggravés par des faits de maltraitance. Leur identité encore suspendue est difficile voire impossible à assumer, et ces difficultés se répercutent sur leur descendance.

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