Cet article retrace l'expérience clinique d'une art-thérapeute et psychologue clinicienne intervenant auprès des aidants proches de patients admis au sein d'une USP. L'objectif est de partager et d'illustrer, grâce à deux vignettes cliniques, les possibilités qu'offre l'art-thérapie auprès du public des aidants en contexte de fin de vie. L'art-thérapie, plus spécifiquement les Arts Plastiques, propose des pistes pour diminuer la sensation d'épuisement psychologique et physique de l'aidant proche. De plus, l'art-thérapie peut faciliter l'accompagnement de l'aidant dans son travail de pré-deuil auprès du proche admis en USP. L'article souhaite penser la place que pourrait prendre la production artistiques dans l'accompagnement du pré-deuil. Ce travail permet de discuter de l'importance de l'accompagnement art-thérapeutique pour ces aidants offrant beaucoup, mais n'acceptant de recevoir que très peu.

Être confronté au suicide en tant que soignant peut être particulièrement difficile en raison de la remise en question que l’événement engendre sur l’identité professionnelle. L’auteure relève qu’il n’existe que très peu d’articles spécialisés portant sur le suicide en milieu psychiatrique, en avançant l’hypothèse que ce type d’événement tragique provoque une grande déstabilisation chez les proches et les professionnels concernés. Comme un ultime hommage aux soignants, ce propos vise à expliciter et légitimer la complexité du processus de deuil auquel ils peuvent être confrontés.

Sigmund Freud (1917) définit le deuil comme « la réaction à la perte d’une personne aimée ou d’une abstraction mise à sa place, la patrie, la liberté, un idéal, etc. Le deuil remplit une tâche psychique précise : il a la fonction de détacher du mort les souvenirs et les espoirs des survivants ».