PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 410, mai-juin 2024, pp. 71-75.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Schizophrénie, Ennui, Souffrance psychique, Absence
Si pour certains se confronter au « vide » est une épreuve particulièrement douloureuse, voire insurmontable, d’autres vont tout mettre en œuvre pour combler ce gouffre sans bords. Tout le travail du schizophrène consistera alors à « exploiter » au mieux ce vide afin de lui donner un bord suffisamment sécurisant. À partir du cas de Thibaud, l’auteur rend compte, d’un point de vue théorique et clinique, des notions de « vide » et de « trop-plein » dans la schizophrénie.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 91-97.
Mots clés : Travail-Emploi, Management, Organisation du travail, Émotion, Socialisation, Conditions de travail, Concurrence, Individu, Rentabilité, Risques psychosociaux, Souffrance psychique
La modernisation managériale se caractérise par une focalisation sur l’humain, sur la personne au détriment du respect de la professionnalité. Elle crée une atomisation du monde du travail où la mobilisation d’un certain type d’émotions vise à conformer la subjectivité des salariés aux objectifs des directions et à leur rationalité économique. Les collectifs informels de salariés ont été déstabilisés et ont fait place à une compétition effrénée où chacun cherche à tirer du travail le maximum de récompenses personnelles et de satisfaction narcissique.
Paru dans la revue Le Journal de l'animation, n° 243, janvier-février 2024, pp. 36-41.
Mots clés : Travail social : Métiers, Fatigue, Usure professionnelle, Burn out, Motivation, Besoin, Interprétation, Souffrance psychique, Équipe, Travail
Sur le parcours professionnel, il est possible et courant de rencontrer des moments de fatigue, voire d'usure. Il est utile de reconnaître ce qui se passe en soi pour pouvoir y apporter des réponses pertinentes. Loin des recettes toutes faites, nous vous proposons ici quelques questions et observations, qui nous l'espérons vous seront utiles si vous vous sentez concerné.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 65-81.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Famille, Traumatisme, Filiation, Adolescent, Rupture, Enfant handicapé, Parentalité, Souffrance psychique, Socialisation, Projet individualisé, Handicap moteur, Culpabilité, Intergénérationnel, Relation enfant-parents
La famille ayant subi un traumatisme doit non seulement survivre, mais aussi se renouveler pour rester le cadre sécurisant dans lequel ses membres trouvent les impulsions nécessaires à leur double besoin d’appartenance et d’individuation. Comment ce double mouvement peut-il advenir et se maintenir dans les familles dans lesquelles le handicap d’un enfant vient faire traumatisme ? La question de la rupture temporelle et mythique que peut représenter le handicap sera abordée à travers l’exposé de la situation de Karine, rencontrée au sein d’une institution spécialisée qui accueille des enfants et des adolescents atteints d’une déficience motrice. À travers la description de ce cas clinique et des apports théoriques de l’épistémologie systémique, nous verrons comment penser les familles confrontées au handicap et le rôle de l’institution et des équipes pluridisciplinaires dans ces parcours atypiques.
Article de Hélène Dellucci, Isabelle Philippe, Michel Silvestre
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 13-30.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Prise en charge, Traumatisme, Corps, Approche systémique, Féminisme, Symptôme, Souffrance psychique, Famille
Notre réflexion cherche à montrer comment la systémique et la psychotraumatologie s’enrichissent mutuellement pour une meilleure prise en charge autant des individus que des systèmes dans lesquels ils évoluent. Nous relevons l’importance primordiale du corps, celle des liens et de l’attachement, la nécessité de contextualiser le trauma, en incluant tant des données sociétales, statistiques, anthropologiques de santé publique qu’une perspective féministe. Nous postulons qu’il faut en même temps penser circularité et linéarité. Nous montrons concrètement comment s’opère une prise en charge psychotraumatique dans une perspective systémique en en clarifiant le vocabulaire et les concepts. Nous nous inscrivons autant dans une optique de détection, de traitement que de prévention.
La beauté peut être un rempart contre l’anxiété. Se détacher de ce dernier est une expérience risquée qui confronte un sujet à une exploration des couches les plus sombres de son corps et de sa psyché. La création ouvre un paysage intérieur que le sujet peut à nouveau regarder et explorer tout en ayant l’illusion de suivre un chemin qui peut être dévié sans danger. L’image, dans laquelle s’invitent des formes, peut alors être du côté de la vie et parfois fournir un refuge dans lequel se blottir, lorsque le risque semble trop grand.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 131-148.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Symbolique, Violence, Parentalité, Affectivité, Corps, Relation enfant-mère, Protection de l'enfance, Placement, Carence affective, Souffrance psychique, Besoin primaire, Thérapie, Tunisie
Ce texte examine l’importance de l’intersubjectivité comme garant du développement psychique et de la capacité de symbolisation. Le défaut intersubjectif dans un contexte de violence familiale conduirait à une perturbation de l’élaboration psychique et à une inscription dans l’agir corporel. La rencontre thérapeutique, en tant que situation rapprochée à la relation mère-enfant, repose sur la nécessité d’être sensible à ce qui se met en place et à en comprendre le sens. Elle est surtout une situation de changement qui se base sur la restauration des liens autrefois entravés et va de la négativité vers la restauration des contenus psychiques et la mise en mots. Une illustration clinique sert d’appui pour montrer cette transformation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Article de Zoé Richard, Fanny Chabrol, Valéry Ridde
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 339-358.
Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Sociologie, Vaccination, Dépistage, Équipe soignante, Hôpital, Souffrance psychique, Inégalité, Service public, Conditions de travail, Santé mentale, Emploi, Covid-19
Dès mars 2020, les hôpitaux publics ont constitué l’épicentre de la réponse à l’épidémie de COVID-19 en France. Malgré la situation critique de services publics hospitaliers saturés, des interventions de santé publique de contrôle de l’épidémie ont été déployées dans certains hôpitaux. À partir d’une enquête ethnographique menée dans un centre de dépistage et de vaccination COVID-19 d’un hôpital de Seine-Saint-Denis, cette contribution s’attache à analyser les enjeux associés à la mise en flexibilité de l’hôpital pour les travailleurs évoluant aux marges de la réponse à la pandémie. Les auteurs mettent en lumière la façon dont la mise en œuvre du dépistage et de la vaccination a reposé sur de jeunes travailleurs marginalisés dans les hiérarchies sociales et hospitalières. Pour eux, le contexte pandémique a représenté une opportunité d’emploi et de travail ambivalente, à la fois sécurisante et précarisante. Ils ont accédé à un espace de moindre souffrance au travail dans ses dimensions physique, mentale et sociale. Ils ont aussi été confrontés à une importante instabilité et imprévisibilité, mettant en exergue les inégalités (re)produites par une institution publique hospitalière dégradée.
Notre travail décrit l’élaboration d’hypothèses complexes concernant des vécus traumatiques précoces et chroniques chez des patients qui ont entretenu des échanges dysfonctionnels avec leur entourage et des relations nocives à leur propre corps. Ces hypothèses se sont révélées utiles pour choisir l’approche la plus adéquate à chaque phase du traitement. La parole, la relation et les approches corporelles développent tout leur potentiel thérapeutique si l’on prend soin d’évaluer comme un tout, la globalité de la personnalité du patient, ses particularités et sa situation existentielle.