PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 280, septembre 2023, pp. 29-73.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Santé mentale, Psychiatrie, Personne issue de l'immigration, Soin, Bientraitance, Affectivité, Care
"Parmi les affects qui peuvent surgir dans la relation thérapeutique, la tendresse, en particulier celle du clinicien, reste suspecte. Dans la clinique des traumatismes extrêmes, le soignant cherche activement, une solution à la détresse du patient et à sa propre impuissance à la soulager. Au-delà de l'empathie et de la bienveillance, il s'engage alors parfois dans le déploiement d'un acte de tendresse. Ce mouvement, qui le bouscule, peut ouvrir et élargir le cadre thérapeutique, qui s'entoure alors de bords pour rendre dicible l'indicible."
Extrait du sommaire du dossier :
- TOVMASSIAN Laurent Tigrane. La tendresse, un acte thérapeutique
- GOLSE Bernard. La tendresse, entre affect et émotion
- MALINOWSKI Christophe. "Je voudrais juste que tout s'arrête..."
- JANSSEN Christophe. Faut-il être une bonne mère pour être tendre ?
- SCHWERING Karl-Leo. La neutralité affective du soignant n'existe pas
- VANKERCKHOVEN Nancy, VERRECHT Elisabeth, FREITAS PEREIRA David de."Je m'occupe d'elle comme d'une enfant"
- GIBEAUX Audrey Adeline. La tendresse dans le soin aux personnes migrantes
- CROMPHOUT Sophie-Caroline. Quand la tendresse fait événement...
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 153-163.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Exil, Souffrance psychique, Émotion, Relation soignant-soigné, Droit d'asile, Traumatisme, Coopération, Accompagnement
Najib et Athéna, deux jeunes exilés, de Palestine et de Guinée, parmi tant d’autres que j’ai eu l’honneur d’accompagner au cours de mes onze ans au centre Exil, service de santé mentale pour personnes réfugiées victimes de violences. Deux jeunes en souffrance, victimes d’injustices incommensurables, face auxquelles mon impuissance est palpable. Deux jeunes à la dignité et à l’intelligence remarquables aussi, avec lesquels j’ai cheminé, sur le pont des émotions, sans technique magique ni modèle imparable. Ensemble nous avons re-co-construit de l’humain, du lien, du maintien de soi, à travers et aussi grâce à nos émotions partagées. Réapprendre à avoir le droit d’être humain, ensemble.
L'accueil constitue l'amorce de tout processus thérapeutique. Cet instant fugace convoque les espoirs et les craintes des protagonistes de la relation de soin, mobilise les préjugés, amorce la dynamique transférentielle, provoque - ou pas - les résonances, et ouvre ou ferme les portes d'une possible rencontre. Malgré toute l'importance de ce premier instant qui balisera la rencontre, l'accueil fait relativement peu l'objet d'études approfondies. Notre recherche part de la question suivante : "Qu'est-ce qu'accueillir dans le champ de la santé mentale ?". Elle vise à proposer une conceptualisation en explorant le sens donné par des professionnels au sein de services d'urgences psychiatriques. L'analyse par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967) a permis de dégager quatre catégories conceptuelles : (1) processus singulier ; (2) intentionnalité ; (3) entre je(u) ; (4) ritualisation de l'accueil.
Cet article concerne les méthodes de l’anthropologie appliquées ici au terrain de la psychiatrie hospitalière. Le retour réflexif sur une expérience dans une unité PTCA à Bruxelles (Patients présentant des Troubles sévères du Comportement et/ou Agressifs) permet de mettre en avant les rôles fondamentaux qu’a pu jouer l’usage systématisé du carnet de terrain dans ce milieu de la santé mentale. Les pratiques de l’ethnographie classique que symbolise en l’occurrence cet objet (pratiques in situ ou restitutions d’enquête) sont en effet souvent oubliées par la recherche appliquée. Pourtant, le carnet de terrain, devenu au cours de ce processus de recherche le principal signifiant du statut occupé par l’anthropologue, représente, au-delà d’un support classique de production empirique, un « espace intermédiaire » à partir duquel se créent, se tissent et se jouent des relations aux autres (soignants et soignés).
Partant du constat que les représentations d’une maladie influent sur la prise en charge que les médecins en proposent, une équipe de recherche multidisciplinaire s’est intéressée aux représentations et à la prise en charge de la dépression chronique par les médecins généralistes, au moyen de focus groups. Dans un premier temps, nous présentons les types de patients qui sont décrits par les médecins généralistes lorsqu’est évoquée la dépression chronique. Dans un second temps, nous nous intéressons aux savoir-faire et aux savoir-être qui sont déployés par les généralistes pour faire face à ces situations complexes. Enfin, nous interrogeons la place qu’occupent les antidépresseurs dans la prise en charge de cette maladie. Il apparaît que la prise en charge proposée par les généralistes relève davantage d’un cadre conceptuel de médecine générale – qui pourrait s’appliquer à différents troubles psychiques ou psychosomatiques – que d’une compréhension spécifique de la dépression chronique.
Les sensations corporelles et les émotions liées aux situations et aux relations sociales vécues par les personnes souffrant de troubles psychiques ne sont pas directement convertibles en savoir expérientiel. Pour qu'elles le soient, il faut que les cliniciens et les chercheurs, porteurs d'un savoir institué et légitime, les reconnaissent et les valorisent. Une mise en œuvre concrète de ces savoirs permet alors d'initier des pratiques de soins orientées en rétablissement.
Article de Emmanuelle Jouet, Virginia Gratien, Aude Caria, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 212, septembre 2016, pp. 23-79.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Usager, Autonomie, Participation, Santé mentale, Concept, Folie, Projet thérapeutique, Projet de vie, Évaluation, Qualité de la vie, Équipe soignante, Estime de soi, Pouvoir, Empowerment
L'empowerment est un processus par lequel l'individu acquiert du "pouvoir d'agir". Pour l'usager en santé mentale, il reste particulièrement difficile de s'engager dans cette démarche de citoyenneté et d'autonomie. Du côté des soignants, il s'agit de repenser leur modèle de soin. Portées par cette dynamique, des équipes pionnières élaborent des outils pour soutenir concrètement l'empowerment.
Article de Vassilis Kapsambelis, Didier Bourgeois, Constance Gard, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 201, octobre 2015, pp. 27-93.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatre, Relation soignant-soigné, Santé mentale, Cadre thérapeutique, Approche clinique, Mécanisme de défense, Névrose, Psychose, Trouble de la personnalité, Transfert, Psychanalyse, Altérité, Estime de soi, Image de soi, Relation d'aide, Cadre, Management, Travail d'équipe, Hôpital psychiatrique, Lien social, Relation interpersonnelle, Philosophie, Concept
Pourquoi la psychiatrie fait-elle grand cas de la confiance, nécessaire à tout échange humain ? Plus que celle que les soignants cherchent à gagner, la confiance à accorder au patient constitue ici la véritable caractéristique de la relation thérapeutique. L'objectif reste de faire confiance à la partie "saine" du patient, momentanément ou durablement écrasée par la maladie, et qui attend un signe du soignant. Une clinique de la confiance qui reste difficile à déployer dans un climat social marqué par la peur et la défiance.