PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Forum, n° 169, octobre 2023, pp. 51-58.
Mots clés : Travail social : Métiers, SDF, Vieillissement, Accompagnement, Bénévolat, Éthique, Précarité, Relation travailleur social-usager, Exclusion sociale, Petits frères des pauvres
Chez les Petits Frères des Pauvres de Lyon, il est une équipe où salariés et bénévoles accueillent et accompagnent des personnes vieillissantes à la rue, Sans Domicile Fixe (SDF). Les salariés sont issus du travail social et les bénévoles viennent de différents milieux. Ensemble, ils sont dans l’action et la réflexion pour mieux accompagner.
La présentation du cadre et des missions d’intervention de cette équipe, du public accompagné âgé et à la rue, situe le contexte dans lequel s’inscrit la réflexion éthique. Les outils de réflexion et de soutien d’une équipe mixte (composée de salariés et de bénévoles) sont présentés comme des ressources, des moyens de cohésion et comme appui pour les accompagnements.
L’absence de logement « à soi » n’est pas simple à définir et les sans-domicile forment une population hétérogène et fluctuante. La grande diversité de leurs trajectoires et de leurs situations résidentielles rend difficiles l’appréhension et la qualification du phénomène d’exclusion du logement. En France, depuis les travaux pionniers des années 1990 et jusqu’à aujourd’hui, différentes catégorisations ont été produites mais elles sont souvent méconnues et les mots employés génèrent des confusions ayant parfois des conséquences problématiques dans la mise en œuvre des politiques publiques à destination des populations concernées. Cette contribution propose d’ouvrir le débat en présentant le terme « sans-abrisme » comme une synecdoque du néologisme « sans-domicilisme ». Elle défend l’idée selon laquelle l’usage de ce dernier terme permet davantage d’éviter les confusions et la reproduction des idées reçues sur ces populations, de mieux prendre en compte les trajectoires spécifiques de certaines catégories de population exclues du logement et de mieux traduire le terme anglo-saxon homelessness (qui est aujourd’hui le plus souvent traduit par « sans-abrisme »). Ce faisant, il pourrait contribuer à la (re)constitution d’un champ de recherche français plus unifié sur cette question et à un meilleur dialogue entre recherche et action publique.
Face au sans-abrisme en France, le développement des pensions de famille est encouragé. Ces logements pérennes et accompagnés accueillent des publics en grande exclusion. Mais, au-delà d’être un toit, le logement est un espace d’identité. À travers une recherche participative, l’article vise à éclairer l’Identité-logement de résidents, auparavant sans domicile.
Le protocole est mené sur les pensions de famille, par un groupe de résidents, d’intervenants sociaux et de chercheurs. Les données sont recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés, de focus group et d’observations participantes.
D’après nos résultats, l’accès au logement n’engendre pas spontanément une rupture. L’Identité-logement se construit par des boucles récursives entre habitudes passées et présentes, produisant de nouvelles perceptions sur soi-même et son environnement. Le sentiment de sécurité ontologique est le socle de l’Identité-logement. Si la pérennité du logement semble essentielle à asseoir ce sentiment, c’est pourtant la confiance que le résident accorde à la durabilité du changement avec sa vie d’avant qui permet son renforcement et la stabilisation de son Identité-logement.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 96-105.
Mots clés : Lien social-Précarité, Participation, Recherche, Empowerment, Savoir, SDF, Exclusion sociale, Estime de soi, Vulnérabilité, Expérience, Belgique
Les dispositifs participatifs se sont progressivement imposés au sein des politiques publiques, y compris lorsqu’elles concernent des publics particulièrement vulnérables. Face à ce que d’aucuns nomment cette nouvelle "injonction" force est de constater que cette participation rencontrent de nombreux obstacles.
Cet article se propose de revenir sur la période du premier confinement dans le secteur de l’accueil-hébergement-insertion à partir d’une plate-forme numérique de recueil de récits de confinement de personnes en situation de précarité par leurs pairs. Au travers des témoignages postés sur cette plate-forme et d’un retour d’expérience des principaux acteurs, professionnels et personnes accueillies/accompagnées, il met en évidence les effets du confinement et du déploiement des mesures sanitaires et sociales auprès des personnes en situation de pauvreté. Il fournit également des pistes de réflexion sur l’effet de l’expertise d’usage sur les politiques publiques et la construction d’une démarche et d’une parole collectives.
En France, l’actuel système de catégorisation des personnes sans-domicile, auquel se réfèrent les acteurs du secteur de l’Accueil, de l’Hébergement et de l’Insertion (le secteur AHI) présente plusieurs biais épistémologiques qui impactent négativement l’action sociale à destination des populations SDF. L’objet de cet article est donc, dans un premier temps, de déconstruire les catégories utilisées par le secteur AHI, afin d’appréhender leurs fondements, leurs principales limites et leurs conséquences sur la qualité de l’aide portée aux personnes sans-domicile. Dans un second temps, cet article présentera les intérêts et quelques aspects de la typologie développée dans le cadre de ma thèse, afin de proposer un nouveau système de catégorisation des populations sans-domicile qui soit plus opérationnel que celui actuellement utilisé.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. 115-122.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Assistant de service social, SDF, Accueil d'urgence, Logement, Intégration, Exclusion sociale
Cet article rend compte d’une étude réalisée en 2014 sur le rôle de la médiation dans l’accès au logement d’urgence des SDF. La médiation est un nouveau métier de l’intervention sociale. Elle est basée sur la communication et la neutralité d’un tiers impartial et intermédiaire entre deux personnes en conflit ou entre une personne et une institution. Mais le médiateur est aussi sollicité en dehors de conflits visibles lorsqu’un individu est confronté à une transformation de son mode de vie. Son rôle est de l’accompagner dans ses démarches ou actes de la vie sociale pour lutter contre l’exclusion. L’article analyse une variante de la médiation axée sur l’accompagnement social en termes de relation d’aide. Les résultats empiriques montrent que cette médiation peu connue correspond à une logique d’intégration sociale par le logement.
Paru dans la revue Forum, n° 163, mai 2021, pp. 83-88.
Mots clés : Travail social : Métiers, Empowerment, Travail social, Recherche, Coopération, Participation, SDF, Savoir, Vulnérabilité, Expérience, Exclusion sociale, Estime de soi
Les dispositifs participatifs se sont progressivement imposés au sein des politiques publiques, y compris lorsqu'elles concernent des publics particulièrement vulnérables. Face à ce que d'aucuns nomment cette nouvelle "injonction", force est de constater que cette participation rencontre de nombreux obstacles. Dans cet article, nous exposons en quoi certains principes de la recherche collaborative peuvent contribuer à soulever certains de ces obstacles.
Article de Catherine Dekeuwer, Yoann Jeanselme, Tiphaine Lacaze
Paru dans la revue Vie sociale, n° 33, 2021, pp. 171-182.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Exclusion sociale, Accompagnement social, Insertion sociale, Éthique, Consentement, Contrainte, Étude de cas, Samu social
Les situations rencontrées par les professionnels sur le terrain du sans-abrisme sont d’une complexité majeure : difficulté de penser une inclusion dans un système en crise économique et sociale, normalisation du travail social d’aller vers, exercice des droits de l’usager en contexte contraint… Comment, au-delà des dilemmes et impasses qui se posent aux professionnels et aux personnes accompagnées, amener une ressource de pensée adaptée à la singularité de chaque situation et laissant vivace le désir d’agir avec l’autre et pour l’autre ? Cet article, au travers d’une étude de cas qui met en jeu les notions juridiques de consentement et de contrainte de la personne, met en avant les apports d’une réflexion éthique collégiale.
Manger ou se nourrir, occupe une place fondamentale dans l’ensemble des actes sociaux les plus ordinaires. C’est même un marquage social déterminant qui touche à des domaines comme l’identité, l’altérité, la culture, l’art, la religion. Ainsi, manger dans la rue, lorsqu’on est une personne sans-abri, oblige à une réflexion qui redéfinit anthropologiquement une pratique sociale qui en principe s’inscrit dans une forme de rite de commensalité. Dès lors, que veut dire partager un repas ? Que veut dire manger seul ? Que veut dire la convivialité ?