Article de Jacques Priol
Paru dans la revue Informations sociales, n° 209-210, décembre 2023, pp. 63-71.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique de la ville, Banque de données, RGPD, Statistiques, Identité, Quartier prioritaire, Loi 2016-1321 du 7 octobre 2016
Le programme expérimental Data & Quartiers a comme objectif de tester de nouveaux usages de la donnée à l’échelle de 78 quartiers prioritaires de la politique de la ville, dans différents domaines (emploi, santé et mobilité). Il a été conduit durant trois années en régions Bretagne et Pays de la Loire. L’expérimentation a montré la possibilité d’instaurer des règles de gouvernance pour favoriser l’accès et le partage des données à des échelles nouvelles, entre acteurs publics comme entre acteurs publics et privés. Les résultats du programme, désormais disponibles, rendent possible son déploiement auprès des professionnels de la politique de la ville. Cette expérience bouscule les habitudes et les usages de l’observation de la vie des quartiers.
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Article de Manuel Boucher
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 174-189.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Quartier, Quartier prioritaire, Banlieue, Politique de la ville, Intervention sociale, Médiation, Éducateur de rue, Prévention spécialisée, Travail social, Animation, Sécurité, Contrôle social, Discrimination, Partenariat, Coopération, Conflit
Au début des années 2000, deux modèles principaux d’intervention sociale sont en concurrence pour assurer la régulation sociale des désordres dans les quartiers populaires : d’un côté, celui de la « prévention-intégration » incarné par les éducateurs de rue, de l’autre, celui de la « médiation-sécurité » représenté par les médiateurs sociaux. Aujourd’hui, dans un contexte de ghettoïsation socio-ethnique de nombreuses cités d’habitat social, les intervenants sociaux liés aux champs de la médiation-sécurité et de l’animation, bien que socialement moins bien reconnus que les travailleurs sociaux qualifiés, ont en grande partie supplanté les éducateurs pour assurer la paix sociale de ces territoires. Cependant, ces acteurs sociaux ethnicisés, assimilés aux « cités sensibles » dont ils sont issus, vivent des épreuves de stigmatisation et de discrimination de la part d’autres professionnels chargés du contrôle et de la répression des phénomènes de déviance et de délinquance. En effet, des forces de l’ordre ainsi que des travailleurs sociaux patentés se méfient des médiateurs au point de les percevoir comme des adversaires plutôt que des partenaires.
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