PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’adoption internationale connaît de profondes mutations ces vingt dernières années qui entraînent une évolution des enfants en attente d’une famille. Ces enfants, désormais en majorité à « besoins spécifiques » présentent un parcours avant adoption plus à risque de présenter des expériences douloureuses. L’objectif de cette étude est d’explorer l’influence des représentations parentales de l’histoire pré-adoptive d’adolescents adoptés à l’internationale sur la parentalité et la construction familiale. 6 entretiens semi-structurés ont été menés auprès de parents d’adolescents âgés entre 12 et 20 ans. La méthode utilisée est une analyse qualitative phénoménologique des entretiens (Interpretative Phenomenological Analysis). Trois thèmes principaux en lien avec la question de l’histoire pré-adoptive ont été dégagés : les empreintes de l’histoire pré-adoptive, la réactualisation du rapport aux origines avec l’adolescence, la transformation du parent avec l’histoire pré-adoptive. La parentalité n’est pas innée, elle se construit depuis la rencontre des histoires parentales et infantiles. Les récits de ces parents nous permettent d’observer l’enjeu filiatif pour un parent adoptif de devoir composer avec l’histoire des origines. Si ce passé avant adoption est perçu comme menaçant voire traumatique, cela renvoie au parent un sentiment d’étrangeté et rend difficile l’identification à son enfant rescapé. Ce vécu est exacerbé à l’adolescence où les fantômes du passé sont invoqués et figent le parent tandis que le jeune souffre de ses blessures précoces dans son processus d’individuation. Avec l’adoption, c’est une troisième histoire qui s’écrit, celle de la famille adoptive avec une mise en récit commune. Le parent en tant que porteur d’histoire compose avec les premières lignes de la vie de son enfant pour leur donner un sens singulier qui soit représentable pour toute la famille.
Paru dans la revue Empan, n° 130, juin 2023, pp. 24-31.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Psychothérapie, Adolescent, Lien social, Approche cognitive, Groupe, Parents, Insertion sociale, Émotion
L’adolescence est un défi pour les jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme, compte tenu de la complexification des relations sociales à cette période, de leur désir d’intégration et de leur vulnérabilité au phénomène de harcèlement. Le dispositif de groupes d’entraînement aux habiletés sociales du CHU de Purpan, à Toulouse, accompagne ces jeunes avec plusieurs objectifs : la prise de conscience de leurs émotions et de leurs pensées (et de celles des autres) et l’amélioration de leurs relations sociales.
Article de Isabelle Thibault, Karissa Leduc, Anne Marie Tougas, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 2, juin 2022, pp. 143-159.
Mots clés : Enfance-Famille, Adolescent, Comportement alimentaire, Trouble du comportement alimentaire, Soutien à la parentalité, Isolement, Compétence, Anorexie, Boulimie, Implication personnelle, Parents
Les programmes de type family-based treatment (FBT) sont une référence dans le traitement des troubles des conduites alimentaires (TCA) auprès des personnes adolescentes. Or, il semble que les besoins des parents relatifs au sentiment de compétence parentale ne sont pas systématiquement ciblés dans ces programmes. Le groupe de soutien parental représente une voie prometteuse pour répondre à ces besoins. Cette étude qualitative porte sur la valeur ajoutée d’un groupe de soutien parental dans un programme de type FBT. Les résultats indiquent que la participation au groupe répond aux besoins des parents en contribuant à réduire leur isolement, en leur procurant un soutien personnel et en les soutenant dans l’acquisition d’un sentiment de compétence parentale.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 1, 2022, pp. 143-158.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Cannabis, Adolescent, Consommation, Statistiques, Épidémiologie, Risque, Expérience, Soutien à la parentalité, Parents, Accompagnement, CJC (Consultation jeunes consommateurs)
Aborder la question de la consommation de cannabis à l’adolescence reste souvent difficile, surtout entre parents et enfants. En partant de données épidémiologiques généralistes de l’usage de cannabis à l’adolescence et de l’expérience clinique des consultations jeunes consommateurs, nous présenterons la valeur expérientielle que peut prendre cet usage à une période spécifique de développement qu’est l’adolescence avec ses enjeux d’individuation au sein d’un milieu écologique et familial. Adapter les postures professionnelles et accompagner les parents à devenir acteurs des enjeux développementaux, mis à mal par les usages de substances, permettent à l’adolescent de s’autoriser à investir cet espace-temps de parole pour s’individuer.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 69, n° 2, mars 2021, pp. 74-82.
Mots clés : Adolescent, Anorexie, Trouble du comportement alimentaire, Psychothérapie, Approche systémique, Relation enfant-parents, Relation soignant-soigné, Parents
À travers son expérience de psychiatre dans une maison des adolescents, l’auteur nous détaille son approche de la psychothérapie des adolescentes anorexiques dont la particularité est de déconstruire la relation médecin–malade. Après nous avoir expliqué le rôle du psychiatre référent et les bases théoriques auxquelles il se réfère, il nous fait partager sa vision de la psychothérapie (majoritairement à orientation systémique mais sans exclure les autres écoles dont il s’inspire) en s’appuyant sur le déroulement d’une première consultation avec des adolescentes présentant des troubles des conduites alimentaires. C’est en plaçant l’adolescente dans un double-lien thérapeutique et en se dégageant de tout objectif qu’il peut maîtriser ses propres réactions contre-transférentielles et aborder la question du lien, de l’autonomie et de l’impuissance des parents. Ceux-ci sont inclus dans le processus thérapeutique et différentes situations relationnelles sont passées en revue afin de proposer des solutions pour la prise en charge de ces adolescentes anorexiques.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 202, janvier 2021, pp. 22-30.
Mots clés : Adolescent, Enfant, Technologie numérique, Internet, Parents, Télévision, Risque, Sommeil, Rite, Famille
Face aux problèmes que peuvent constituer les écrans pour les enfants, les parents ont besoin de conseils adaptés et opérants, étayés sur des constats scientifiques rigoureux. Depuis 2008, les « balises 3-6-9-12 », calées sur les âges 3 ans, 6 ans, 9 ans et 12 ans, donnent des repères à partir desquels les différents types d’écrans et leurs usages possibles peuvent être proposés aux enfants sans risques. Elles soulignent aussi les aspects positifs des écrans dans un usage accompagné et encadré, « pour apprendre à s’en servir et apprendre à s’en passer ». Car limiter les temps d’écran ne suffit pas. Exactement comme la prise de nourriture fait l’objet de rituels sociaux, il nous faut apprendre aujourd’hui à sortir du numérique dérégulé en créant autour des écrans des rituels familiaux qui apprennent à l’enfant à attendre, à ne pas s’énerver et à partager.
Article de Lise Haddouk, Serge Tisseron, Barbara Fontar, et al.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 202, janvier 2021, pp. 3-105.
Mots clés : Technologie numérique, Adolescent, Enfant, Téléphone, Internet, Réseau social, Parentalité, Informatique, Accompagnement, Parents, Risque, Travail social
L’omniprésence des écrans dans nos sociétés constitue une rupture anthropologique majeure, tant elle bouleverse le rapport à l’écrit, la transmission de la connaissance et au-delà, le rapport des individus aux institutions chargées de la transmission du savoir, notamment l’École ou les familles. En effet, avec la digitalisation des relations sociales comme de l’action publique, des phénomènes puissants concourent à un usage quasi permanent des écrans. Opportunité pour la société de la connaissance, les écrans peuvent également présenter des risques, en particulier pour le développement cognitif des jeunes enfants. Si la maîtrise des outils numériques est un atout et une compétence, qui peuvent se développer dès le plus jeune âge, elle est aussi un indicateur des inégalités numériques. Les transformations sociales liées à l’introduction des écrans au sein des familles ont des conséquences notables du point de vue de la responsabilité éducative des parents et de parentalité. Ces enjeux varient en fonction des tranches d’âge (petite enfance, adolescence, jeunesse...), de l’origine sociale et des compétences numériques (première partie). Pour les professionnels du secteur social et de l’Éducation populaire, l’accompagnement à la parentalité numérique représente un défi majeur qui les interroge dans leurs pratiques quotidiennes et leurs compétences (deuxième partie). Face à ces bouleversements sociaux, des projets innovants se développent afin d’améliorer l’accompagnement à la parentalité numérique (troisième partie).
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 51, 2020, pp. 97-107.
Mots clés : Travail social : Métiers, Intervention sociale, Parents, Adolescent, Radicalisation, Prévention, Résilience, Réseau Virage, Grand Est
L’auteure présente une expérience professionnelle construite en équipe interdisciplinaire et en réseau d’acteurs de santé publique et de cohésion sociale. Elle pose dans un premier temps la question du pluriel des radicalisations violentes et du risque contreproductif de n’en traiter qu’une, dans un contexte de plus en plus fort de polarisation sociale. Ce contexte de polarisation de la société n’épargne pas les familles et communautés au sens large et peut lui-même produire des radicalisations. Il n’épargne pas non plus les professionnels et institutions, et plus largement l’ensemble des acteurs de la société. Pour tenter de répondre à cette problématique, l’auteure soumet un dispositif de co-intervention entre familles et professionnels au regard extérieur, et l’interroge en tant que dispositif de résilience collective.
La collaboration école-famille et l’implication parentale sont des éléments dont l’importance est reconnue dans la problématique de la violence physique au secondaire. Cette recherche qualitative, réalisée par le biais d’entrevues semi-dirigées auprès de huit intervenants scolaires, documente le point de vue de ces derniers sur l’implication parentale et les facteurs qui y sont associés en contexte de violence physique. Les résultats soulignent l’influence de l’implication parentale sur l’adoption de comportements violents chez les jeunes du secondaire. L’étude souligne l’importance d’un soutien parental en contexte de violence physique, les parents étant des acteurs importants dans la résolution de la problématique. Il serait pertinent, pour les études futures, de s’attarder sur le vécu de ces parents afin de mieux comprendre leurs besoins et de les accompagner dans leur rôle parental, lequel influence les comportements de leurs jeunes en milieu scolaire.
Article de A. Yahyaoui, N. Ouerhani, D. Yahyaoui Dhoua, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 66, n° 7-8, novembre-décembre 2018, pp. 407-420.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Décrochage scolaire, Violence, Prise en charge, Adolescent, Parents, Enseignant, Élève
La violence à l’école et le décrochage scolaire constituent une grande préoccupation aussi bien pour les pédagogues, pour les parents que pour les cliniciens. Plusieurs facteurs explicatifs sont proposés. Qu’ils soient d’ordre individuel, familial, scolaire ou en lien avec le groupe des pairs, ces facteurs impactent la santé psychique, scolaire et sociale de l’enfant. Des prises en charge sont proposées à l’échelle nationale et internationale et semblent donner des résultats probants. Chacune de ces initiatives a impliqué de manière différenciée parents, élèves et enseignants. Aucune n’a mis au travail un projet intégrant le triangle pédagogique c’est-à-dire à la fois les parents, les enfants et les enseignants au sein de l’établissement scolaire.