Article de Colette Doumenc
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 542-543 ; 544-545, juillet-octobre 2021, pp. 143-159.
Mots clés : Travail social : Établissements, Management, Organisation du travail, Innovation, Organisation sociale, Innovation sociale, Entreprise, Coordination, Pratique professionnelle, Réunion, Relation professionnelle, Leader, Automatisation, Autonomie, Télétravail
Selon un sondage réalisé en décembre 2017 par BVA pour Audiencia, l'innovation managériale est perçue comme suit .
Un moyen d'améliorer la performance économique (64%)
Une façon de faire travailler davantage les salariés (61%)
Une lubie des dirigeants (55%)
Une manière de favoriser le bien-être (40%)
63% des dirigeants considèrent leur management innovant au sein de l'entreprise.
Seuls 29% des salariés en saisissent l'intérêt.
Mais en fournissant ces réponses, étions-nous sûrs que les sondés s'accordaient sur la définition de l'innovation managériale?
Initialement, le concept d'innovation managériale est apparu à la suite de la publication d'un livre de Gary Hamel. Selon l'auteur, les entreprises n'avaient plus d'autre choix que d'innover en matière de management pour mieux manager l'innovation. L'un ne pouvait être conçu sans l'autre, ce qui, avec du recul, semble parfaitement logique. La technologie révolutionnait l'univers du travail et obligeait les entreprises à une nécessaire adaptation au risque de disparaître. L'innovation technologique ne pouvait être accompagnée et appréhendée selon des règles managériales d'un autre âge, davantage apparentées à de la gestion du personnel plutôt qu'à un véritable management.
Article de Yves Pillant
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 542-543 ; 544-545, juillet-octobre 2021, pp. 113-127.
Mots clés : Travail social : Établissements, Management, Organisation du travail, Travail d'équipe, Directeur d'établissement, Participation, Rôle, Confiance, Autonomie, Pouvoir, Autorité, Projet, Direction
Bien sûr, il y a une façon de dire "management" qui est généraliste et semble s'adresser à tout type d'entreprise. Le réseau terminologique qui va avec ce mot s'est progressivement imposé : offre de service, production de biens et de services, prestations, résultats, évaluation, efficience, performance, gestion, démarche qualité, innovation, etc.
Mais dès qu'on ramène cette généralité au secteur de l'action sociale (ou médico-sociale), plusieurs particularités sont à prendre en compte. Je voudrais développer mon propos à partir de deux aspects incontournables qui feront points de repères dans cet article tant ils caractérisent ce secteur.
Tout d'abord, aucun métier de l'humain (soignant, éducateur de prévention, intervenant dans les services à la personne, etc.) ne se conçoit sans une rencontre entre deux personnes, une rencontre qui qualifie l'ensemble des actes.
Toute action sociale, telle que définie par le CASF, tend à promouvoir non seulement la protection, mais tout autant l'autonomie des personnes accompagnées. A telle enseigne que la protection doit sans cesse être pensée comme au service de l'autonomie.
Article de Jean Claude Dupuis
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 524-525, janvier-février 2020, pp. 253-263.
Mots clés : Travail social : Établissements, Management, Contrôle, Autonomie, Établissement social et médicosocial, Usager, Gestion, Plateforme, Hiérarchie, Relation professionnelle, Organisation du travail, Reconnaissance, Accompagnement, Conditions de travail
Les évolutions des organisations dans le secteur social et médico-social français ont conduit au développement de la dimension instrumentale du travail et , dans le même temps, à un rétrécissement de la sphère d'autonomie et de gratuité du travail. Autrement dit, un processus de déprofessionnalisation y est en cours pour les professionnels historiques. (...) Les nouvelles formes organisationnelles émergentes, plateformes de services en tête, sont susceptibles d'impulser un processus de reprofessionnalisation. Cela présuppose toutefois d'y renverser la pyramide hiérarchique, de façon à faire vivre une gouvernance et un management dialogique à même de conjoindre contrôle et autonomie...