Cette contribution vise à questionner la pertinence actuelle du code de déontologie de l’Association nationale des assistants sociaux (ANAS) au regard des évolutions du contexte du travail social en France. Pour rappel, le code n’a pas été revu depuis vingt-huit ans. L’autrice fait référence en particulier à l’article 10, qui lui paraît en décalage avec les orientations actuelles du Haut Conseil du travail social (HCTS) concernant la place du professionnel et celle de la personne accompagnée dans la relation d’aide. De surcroît, étant donné que le thème exploré par la revue est le développement du pouvoir d’agir, il lui a semblé important d’aborder le sujet au regard de l’approche formalisée par Yann Le Bossé. Arnaud Portron, une personne qui a été accompagnée à partir de cette approche et avec qui l’autrice des échanges réguliers, a enrichi la réflexion de cette dernière à l’occasion de l’écriture de cet article.

Ce témoignage porte sur la schizophrénie des dispositifs publics et de leur utilisation au quotidien par les travailleurs sociaux de terrain auprès d’un public précaire. L’auteure tente de montrer que les politiques publiques peuvent être à l’origine d’une forme de désocialisation et de violence, et qu’il est nécessaire pour les travailleurs sociaux de s’adapter aux nouvelles normes qui incluent le tout-numérique excluant d’office les personnes vivant dans la rue. Des exemples de situations concrètes apportent un éclairage à cette position.

Notre étude qui portait sur l’incidence d’éventuelles convictions religieuses d’assistants de service social en matière de relation d’aide et d’interactions aux collègues, a suscité d’importants blocages institutionnels. Les réponses recueillies pointent trois grandes modalités de résolution de la tension de neutralité, spécifiques aux profils de fonctionnaires laïques assumés, croyants laïques et croyants pratiquants, tissant divers accordages avec les fondamentaux technico-éthiques de leur profession.