Article de Louise Mestre, Maurween Veyret Morau
Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 51-66.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Mineur, Terrorisme, Prise en charge, Psychothérapie, Psychomotricité, Traumatisme, Contre-transfert, Histoire familiale, Violence, Équipe pluridisciplinaire
L’hôpital Avicenne évalue et suit des mineurs de retour de zone d’opérations de groupements terroristes depuis sept ans. L’équipe a ainsi pu mesurer l’importance de la prise en charge en psychomotricité pour ces enfants, souvent séparés de leur famille et souffrant de trauma complexe ou développemental. À travers une séquence de soins en psychomotricité et psychothérapie avec deux enfants aux trajectoires familiales complexes, l’article met en évidence les bénéfices d’une prise en charge conjointe. Les auteures développent l’incidence de cette configuration sur la clinique, la complémentarité de ces espaces, les enjeux psychosomatiques du trauma, l’impact de ces derniers sur le développement psychomoteur de l’enfant et de l’adolescent, enfin la dynamique à l’œuvre dans le contre-transfert.
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Article de Sarah Daoudi, Sara Skandrani, François Pommier
Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 35-49.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Violence, Migration, Idéologie, Radicalisation, Femme, Terrorisme, Famille, Mère, Désir, Vêtement, Fratrie, Groupe d'appartenance, Prison
Cet article interroge, à l’aide d’une trajectoire singulière issue de la clinique des auteurs, le lien entre la construction des imagos parentales chez une femme française issue de l’immigration maghrébine et son adhésion à l’idéologie religieuse radicale de Daech. Il s’agit plus précisément d’entrevoir les échecs et les impasses de l’institution familiale et sociale et la manière dont cette jeune femme s’est saisie de la Umma (la communauté des musulmans dans le monde) – dont la racine Um signifie en arabe « mère » – pour rompre avec la France et construire une nouvelle famille au sein de l’organisation terroriste de Daech. Cette analyse permettra de faire des hypothèses cliniques quant à la défaillance des fonctions maternelles et paternelles dans la construction d’un devenir femme et de mettre en lumière l’absence ou l’exclusion du tiers et la tentative de séparation avortée menant vers des positions radicales. Un extrême qui ramène à une fusion avec le corps maternel à travers la Umma et le groupe des sœurs musulmanes.
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Article de Clara Duchet
Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 75-88.
Mots clés : Justice-Délinquance, Terrorisme, Violence, Société, Psychanalyse, Contre-transfert, Écoute
Comment le clinicien peut-il penser et accueillir l’actuel lorsque, sur fond de malaise terroriste, l’après-coup tarde encore à se manifester ? Comment peut-il communiquer sur l’impensable de la violence lorsque celle-ci frappe encore à nos portes et résonne en nous ? À travers l’écriture « clinico-fictionnelle associative », l’auteur se propose de dégager quelques pistes de réflexion sur les effets du contretransfert et de la violence sociétale afin d’en faciliter la traversée intérieure, collective et singulière, au service d’une clinique qui finira inévitablement par lier violences ordinaires et événements extraordinaires.
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Article de Jean Michel Coq
Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 89-102.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Souffrance psychique, Urgence, Terrorisme, Victime, Prise en charge, Violence, Soutien psychologique, Groupe de parole
Cet article décrit les dispositifs psychologiques d’urgence mis en place en France pour prendre en charge les rescapés des attaques terroristes. Ceux-ci comprennent une prise en charge immédiate des victimes, temps d’étayage et de soutien, suivie quelques jours après d’un débriefing ou d’un groupe de paroles. L’auteur rappelle les conséquences psychologiques de l’effraction traumatique, puis rapporte des exemples d’interventions, tant dans l’immédiateté que dans les jours qui suivent. La première action psycho-thérapeutique initiée par ces dispositifs d’urgence est indispensable, mais une attention à plus long terme doit se poursuivre. En effet des troubles psychotraumatiques chroniques peuvent se déclencher chez des rescapés plusieurs années après l’attentat, en particulier lorsqu’un autre se produit, comme cela est illustré par un cas.
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