PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 67-81.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Radicalisation, Identification, Anxiété, Filiation, Narcissisme, Adolescent, Interculturel, Idéologie, Psychothérapie, Groupe d'appartenance, Peur
À travers le cas clinique d’un jeune homme violent, radicalisé politiquement aux thèses de l’ultra-droite et suivi en psychothérapie à raison de deux fois par semaine pendant près de deux ans, l’article aborde les questions de la radicalisation à travers le prisme de l’effondrement du sentiment de continuité d’être. Ce sentiment s’effondre plus particulièrement au moment de son adolescence du fait d’une histoire traumatique défaillante affectant ses contenants individuels, familiaux et collectifs réactivant ainsi ses angoisses primitives de désunification corporelle. Ce jeune trouvera dans le modèle de la filiation narcissique un « maillage » de substitution pour faire face à ces angoisses primitives.
Au travers du cas clinique d’un adolescent placé dans les services de l’Aide sociale à l’enfance souffrant d’une problématique honteuse et d’un délabrement du lien maternel, l’auteur de cet article étudie en quoi l’écoute familiale modifie l’écoute individuelle à l’aide du concept de "scénario généalogique porte-la-honte" développé par Pierre Benghozi. À la suite de cet auteur, il propose un nécessaire décalage de l’écoute intrapsychique dans les thérapies familiales vers le transpsychique car une honte intrapsychique exprimée peut aussi être le rappel d’une honte transpsychique indicible, non élaborée.
Cet article, adossé à un cas clinique, propose une réflexion sur la dimension traumatique à l’adolescence en analysant la problématique de l’intrus persécuteur et la problématique transgénérationnelle. L’adolescent manifeste une dynamique de survie psychique par des symptômes somatiques, des conduites phobosociales et une hypersensibilité narcissique. La différenciation et la séparation-individuation d’avec l’objet interne intruseur sont également apparues dans le travail psychique engagé dans les entretiens familiaux.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 37-52.
Mots clés : Enfance-Famille, Sommeil, Trouble du sommeil, Adolescent, Famille, Temps, Symptôme, Relation familiale, Philosophie, Psychanalyse
Une famille est une organisation dépendante de la flèche du temps, une temporalité complexe qui conjugue les rythmes individuels et groupaux. Le temps – en étroite relation avec l’histoire, la mémoire et la notion de lieu –, c’est aussi cela qui est en jeu lorsque des manifestations plus ou moins symptomatologiques deviennent chroniques et qu’elles se déroulent dans le cercle familial. Dans cet article, l’auteur pose la question de la fonction de l’insomnie dans le processus adolescent. À partir de la présentation d’un cas clinique, il la présente comme un complexe ayant diverses utilités, notamment celle de convoquer les parents dans des conflits nécessaires au processus de subjectivation et d’individuation. Cette force convocatrice est pensée comme étayant le développement de l’adolescent comme l’évolution de la famille.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Paru dans la revue Dialogue, n° 238, décembre 2022, pp. 69-89.
Mots clés : Enfance-Famille, Adolescent, Protection de l'enfance, Violence, Intimité, Filiation, Relation enfant-père, Pluridisciplinarité, Narcissisme, Altérité
Au cœur de la clinique des agirs violents à l’adolescence, cet article présente la modélisation puis les effets du maniement de la limite entre l’intime et le partageable (LIP), enveloppe de l’espace intersubjectif. Sa double fonction de dilution, part trans-subjective du lien, et de différenciation, part intersubjective, est en souffrance chez ces adolescents. Le commettage, langage subjectif de l’agir violent, déchire l’enveloppe de cet espace, en expulsant des fragments de matière psychique brute archaïque et transgénérationnelle et produit des éprouvés d’empiètements intersubjectifs. L’approche transdisciplinaire permet d’une part de constituer une enveloppe contenante au soin psychique et, d’autre part, soutient la dilution et la traversée momentanée des frontières disciplinaires et subjectales. Dans cette perspective transdisciplinaire, la situation de Jean illustre comment le maniement de la LIP dans le processus de soin permet de traiter in situ le dépôt de la violence et de transformer le conflit narcissique ordinaire exacerbé dans le lien père-fils.
Les jeunes « radicalisés » sont confrontés à des mouvements de questionnements internes et externes, comme grand nombre d’adolescents, sur leur filiation, leur identité. Leur engagement dans cet horizon guerrier s’inscrit autour de menaces psychiques inexorables face à des impensés dans leur histoire individuelle et collective. Appuyé par une méthodologie complémentariste, l’article analyse la situation de deux jeunes hommes confrontés à des reviviscences traumatiques de non-dits familiaux et la réactivation de mouvements internes et externes non maîtrisables. Malgré la tentative de maîtriser ces menaces, la radicalité semble renvoyer à une violence sociale et politique menaçante.
Article de Ellie Mevel, Daniel Mellier, Jean Michel Coq
Paru dans la revue Dialogue, n° 237, septembre 2022, pp. 89-106.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Adolescent, Émotion, Risque, Enquête, Comportement, Relation enfant-parents, Anxiété, Régression, Mécanisme de défense, Fonction contenante, Confiance, Danger
Cette étude a été initiée neuf mois après l’incendie Lubrizol survenu le 26 septembre 2019 à Rouen. Elle a mis en œuvre une enquête par questionnaire en juin 2020 auprès de 178 collégiens et lycéens de la région rouennaise. Une enquête qualitative par entretiens individuels et focus groups a ensuite été conduite en 2021 auprès de 25 étudiants qui logeaient dans l’agglomération rouennaise au moment de l’incendie. Les résultats ont souligné les enjeux pour les familles et les attentes familiales des jeunes dans les heures qui ont suivi l’incendie et au-delà. L’étude montre d’une part que les recommandations familiales en matière de comportements de protection ont été suivies par les jeunes qui ont accordé plus de crédit aux parents, médecins et professeurs qu’au maire, au préfet ou aux informations sur internet ; d’autre part que la famille s’est montrée attentive aux signes de désarroi des jeunes et à leurs stratégies de régulation émotionnelle dans les jours post-incendie. La famille a été perçue comme un espace de protection, de refuge et de réassurance.
Le Relais de Sceaux (clinique Dupré, Fondation santé des étudiants de France), qui reçoit des adolescents et jeunes adultes et leurs familles, est une porte d’entrée aux soins médico-psychologiques. À partir de 2013, l’ouverture de l’accueil aux 11-15 ans a bouleversé le fonctionnement de départ du Relais. À côté du dispositif d’accueil sans rendez-vous des 16-25 ans, un protocole spécifique adapté aux collégiens a été mis en place. Il s’appuie sur un contact téléphonique avec les parents préparant la première rencontre. Via une situation clinique, les auteurs, psychologues et psychiatres exerçant au Relais de Sceaux, exposent les spécificités cliniques de collégiens pour lesquels la rencontre familiale est un préalable indispensable à l’instauration d’un soin psychique individualisé.
Paru dans la revue Dialogue, n° 236, juin 2022, pp. 105-122.
Mots clés : Enfance-Famille, Jeu vidéo, Médiation, Technologie numérique, Relation enfant-mère, Parentalité, Famille, Culpabilité, Adolescent, Thérapie
À partir d’une activité clinique en libéral où les jeux vidéo s’invitent dans les séances en tant que médiation thérapeutique, les auteurs proposent dans cet article de présenter des dispositifs thérapeutiques novateurs et leurs enjeux. Plus précisément, ils reprennent quelques cas cliniques d’enfants et adolescents afin de montrer, d’une part, comment le jeu vidéo permet d’accéder à des problématiques inconscientes par associations sensorimotrices et narratives, d’autre part, les analogies entre le lien enfant-écran et la dyade mère-bébé. Ainsi se manifestent des enjeux de transitionnalité dans le rapport à un « écran suffisamment nourricier », menant fréquemment à de la culpabilité et à de l’agressivité chez les parents. Ces éléments amènent les thérapeutes à repenser les dispositifs thérapeutiques pour laisser une place également aux parents et à la famille entière dans les médiations numériques.