PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’objectif de notre recherche est l’analyse prospective des modifications du mythe familial et de la structure de la famille durant la période de la crise du post-partum conduisant à une hospitalisation mère-enfant. Dans la perspective de faire une esquisse du mythe familial, nous optons pour l’utilisation des blasons de famille. Les résultats indiquent que la crise du post-partum nécessitant une hospitalisation conjointe est caractérisée par l’absence de représentations du bébé, du père, des grands-parents, du rôle parental et de la différenciation familiale. L’hospitalisation et le processus thérapeutique périnatal permettent à ces mères d’intégrer des éléments dyadiques dans leur réseau de signifiants familiaux, alors que l’intégration triadique est moins présente dans notre population. Nous avons constaté une amélioration significative des scores de fonctionnement familial dans tous les groupes de diagnostic à la sortie de l’hôpital et six mois plus tard. Les scores relatifs aux relations mère-bébé et aux symptômes se sont également améliorés de manière significative.
Cet article s’inscrit dans une démarche de sociologie de l’action publique qui vise à comprendre le traitement d’un problème social en analysant les « luttes définitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce problème, dans les arènes publiques (médias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, à l’image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S’appuyant sur un corpus d’archives et d’entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du début des années 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l’analyse de trois arènes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participé à la politisation et à la définition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s’est heurtée aux contraintes structurelles du système paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu’à l’indécision de l’État. En s’appuyant sur le produit des négociations entre organisations syndicales et patronales, le ministère du Travail a contribué à reproduire les inégalités sociales entre ces deux groupes d’acteurs participant, dans une certaine mesure, à l’individualisation de la réparation de ces maux. Cet article éclaire ainsi les processus qui contribuent à dépolitiser les dégâts sanitaires du travail et à en faire des problèmes personnels.
A la recherche des interactions qui pourraient être décisives pour le développement ou non de psychopathologie et à la recherche de comment modifier ce sort, des concepts fondamentaux de la systémique sont soumis à la démarche de déconstruction et sont confrontés aux concepts de philosophes récents tels que Lacan et Žižek. Le désaveu-exclusion est mis en avant comme concept clé. Il passe facilement inaperçu, il perturbe le moment structurant de l’Œdipe et a un effet destructeur pour le développement psychique et les interactions futures. Il ouvre aussi des possibilités psychothérapeutiques en confrontant le thérapeute à un choix éthique.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 228, juin 2019, pp. 29-41.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Militantisme, Motivation, Relation enfant-mère, Habitus, Psychopathologie, Perte, France, Maroc
Prenant pour objet les carrières militantes de deux apparentés (la mère et son enfant) engagés, au cours des années 1970-1980, dans le Mouvement des familles de détenus politiques marxistes-léninistes au Maroc, cet article propose une sociologie du désenchantement militant attentive aux différentes séquences, modalités et logiques de la déprise militante. Il cherche à comprendre comment, selon quelles modalités et à quel "prix" se dénoue le rapport enchanté que la mère et son fils ont construit à l’égard de la "cause" des détenus politiques au cours d’une séquence d’engagement fusionnel. Il met au jour deux carrières de désengagement contrastées : si l’exit militant de la mère procède de la transformation de son habitus individuel, la déprise militante du fils est plus complexe et débouche sur un épisode délirant. En défendant le droit à l’explication sociologique de cas étiquetés pathologiques, l’article montre que la "folie " du fils peut être appréhendée comme un "raté de l’habitus".
Article de Pascaline Delhaye, Joël Cadière, Delphine Leroy, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 119-133.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, MECS, Parentalité, Psychopathologie, Psychiatrie, Enfant, Relation enfant-parents, Recherche-action, Posture professionnelle
Une recherche-action menée en maison d’enfants à caractère social s’est penchée sur la façon d’accompagner les enfants, sous mesure de protection de l’enfance, dont un parent présente des troubles mentaux. Elle a mis l’accent sur le rapprochement de deux champs, la protection de l’enfance et la psychiatrie adulte, deux champs peu habitués à travailler ensemble. Elle a permis de faire évoluer les pratiques mais surtout d’opérer un changement dans la posture professionnelle.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 4, décembre 2016, pp. 387-406.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeu vidéo, Addiction, Risque, Thérapie familiale, Scolarité, Lien social, Relation enfant-parents, Intergénérationnel, Psychopathologie
La thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) est un traitement de consultation, basé sur la famille, qui s’adresse à des adolescents présentant des conduites addictives (et des troubles du comportement). Initialement conçue pour la prise en charge des adolescents ayant une addiction aux substances (notamment le cannabis), cette thérapie s’avère tout aussi pertinente et efficace pour ceux ayant une addiction comportementale, particulièrement l’usage problématique des jeux vidéo. L’illustration clinique présentée dans cet article permet également de mesurer combien la conceptualisation du cas en termes de facteurs de risque et de facteurs protecteurs est riche et essentielle pour définir les différents objectifs thérapeutiques à atteindre.
Article de Marion Feldman, Malika Mansouri, Paola Revue, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LIX, n° 1, juin 2016, pp. 291-307.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, HISTOIRE, Psychologie clinique, Identité, Enfant, Devenir, Traumatisme, Récit de vie, Psychopathologie, Transmission, ALGERIE, INDOCHINE, GUERRE D'ALGERIE, 1939-1945
Partant d’une analyse approfondie de trois recherches en psychologie clinique sur l’impact de l’histoire collective sur la construction individuelle, cet article propose une réflexion permettant de prendre en considération les aspects relatifs aux affiliations dans la prise en charge des jeunes patients. La première étude concerne le vécu singulier et le devenir adulte des enfants juifs cachés pendant l’Occupation. La deuxième recherche porte sur les enjeux de la construction identitaire chez les descendants des ex-rapatriés d’Indochine. La troisième montre l’impact du colonial sur la construction psychique des sujets adolescents de filiation algérienne. Tous les sujets rencontrés dans ces trois recherches souffrent d’un ébranlement de leur historicité. Le dénominateur commun réside dans le fait que la violence de l’histoire, au sens des événements de la grande histoire, conduit à une éjection des familles, des individus, de leur enveloppe culturelle, de leur place, soit des éléments similaires qui relèvent potentiellement d’une psychopathologie des affiliations. L’article propose de penser à une clinique des affiliations suggérant de considérer l’histoire collective des patients et d’accorder un espace de pensée à la transmission des héritages familiaux et collectifs.
Article de Serge Tisseron, Yann Leroux, Kathya Lebobe, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 33, vol. 3, n° 93, juillet-septembre 2015, pp. 467-678.
Mots clés : Adolescent, Psychologie, Psychanalyse, Psychopathologie, Internet, Technologie de l'information et de la communication, Informatique, Vidéo, Thérapie, Consultation médicale, Haine, Terrorisme, Intégrisme, Maghreb, Europe
Deux raisons obligent à réfléchir à la possibilité de mener des psychothérapies par Internet. La première concerne la pénurie de thérapeutes sur certaines régions. La seconde propose de penser le dispositif imaginé par Freud comme un cas particulier d’une théorie générale dont nous devrions explorer d’autres variantes capables notamment de s’ajuster aux nouvelles psychopathologies. Dans tous les cas, la thérapie en ligne a besoin d’un protocole associant repères spatiaux et temporels, accord financier et confidentialité.