PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 16, automne 2013, pp. 215-227.
Mots clés : Projet, Croyance, Implication personnelle, Accompagnement, Médiation, Philosophie
Le projet, comme virtualité, a besoin du crédit de celui qui s'y engage pour explorer sa pertinence. Il ne s'agit pas tant de « se faire croire » qu'on a découvert ce qui nous convenait le mieux que d'être persuadé que cela vaut la peine d'être tenté, pour vérifier la légitimité de ce qui est projeté, pour décider de sa pertinence, de son ajournement ou de son abandon : on croit pour voir si on continue à être persuadé, et ce croire est aussi le temps de la mise à l'épreuve du projet. Notre hypothèse, c'est qu'il y aurait, dans la relation d'accompagnement au projet, une certaine réciprocité du croire et une circulation du persuader avec l'accompagnateur, dont le rôle, délicat, consiste à la fois à éprouver la solidité du croire de l'accompagné en son projet et à lui permettre d'aller aussi loin que nécessaire dans sa mise en oeuvre, pour voir si cette dernière entretient la conviction que le projet mérite d'être mené.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 33, n° 3, pp. 201-223.
Mots clés : Thérapie, Communication, Langage, Symbolique, Médiation, Espace, Temps, Histoire familiale, Approche systémique, Communication non-verbale, Étude de cas, Formation, Groupe de formation, Jeu, TRANSITION
L'utilisation du langage analogique et des objets tiers (médias qui aident à symboliser), ouvre un espace intermédiaire où le sujet peut dans un contexte privilégié rendre présent ce qui « s'est absenté » de son histoire familiale. Cette « mise en représentation » reconstruit une nouvelle histoire créée par le sens donné à ce qui est symbolisé, aux objets utilisés, et où les interactions s'organisent différemment. Ce processus intrapsychique et systémique permet une liaison entre la réalité externe et la réalité interne du sujet.
Suite à une recherche visant à mesurer les limites et les enjeux du dispositif de médiation sociale, les auteurs proposent d'interroger dans cet article, les attentes réciproques du médiateur social et de son employeur, la communauté urbaine. Cette recherche sociologique est de type compréhensif : elle utilise la méthode de l'entretien individuel et du focus group. L'analyse des résultats est soutenue par les apports de Boltanski et Thévenot afin de comparer les « mondes » référentiels des deux types d'acteurs. Elle est complétée par l'analyse des notions de « dispositif » (Foucault) et de « professionnalisation » (Hainaux et al., Bartoli). Les auteurs tentent de comprendre dans quelles mesures les acteurs entendent l'implication dans la médiation.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 287-314.
Mots clés : Médiation, Travail social, Profession, Statut professionnel, Évolution, Sociologie, Professionnalisation, Régulation sociale, Adaptation, Économie, Marché du travail, Organisation, Institution, Concept, Théorie, Coordination, Coopération internationale
Cet article s'inscrit dans le prolongement des travaux actuels sur les dynamiques de recomposition de l'intervention de l'Etat en matière de régulation des marchés de travail. Centré sur les activités dites de « médiation sociale », il montre qu'après avoir organisé le champ du travail social en professions institutionnalisées les pouvoirs publics, par la délivrance de contrats de travail temporaires, misent implicitement sur la capacité des travailleurs à créer et consolider leurs activités par eux-mêmes. Ce mouvement de stabilisation, retracé dans cet article, se distingue de la « professionnalisation » des métiers classiques du travail social. Loin de rechercher une forme d'autonomie professionnelle, les médiateurs s'ancrent au contraire dans des relations de dépendance où ils prennent différentes formes, se rendent malléables et se recomposent suivant les exigences de leurs interlocuteurs. Cet article se propose de bâtir un cadre conceptuel destiné à rendre compte de dynamiques de plasticité et de malléabilité, et non de fermeture et de clôture. C'est dans cette perspective qu'il importe des concepts issus de la sociologie des formes d'actions réciproques de Simmel, de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Ce faisant, il apporte une contribution aux réflexions actuelles sur les théorisations sociologiques permettant de rendre compte des activités de travail encadrées par l'Etat et paradoxalement malléables.