PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Roberta MESSINA, Thérèse SCALI, Salvatore d' AMORE
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 3, pp. 387-400.
Mots clés : Homosexualité, Loi, Environnement social, Discrimination, Parentalité, Couple, Célibat, Mode de vie, Analyse comparative, BELGIQUE, ITALIE
Cet article se propose d'étudier les relations de couple de même sexe dans deux contextes socio-législatifs radicalement différents (Belgique et Italie), et en particulier de mettre en évidence les liens entre le style d'attachement romantique, l'homophobie intériorisée, le soutien social ainsi que le désir et l'intention de parentalité. L'échantillon total est de 120 jeunes homosexuels (60 Belges et 60 Italiens), chaque sous-groupe étant stratifié en deux catégories égales selon le sexe (30 hommes et 30 femmes) et selon le statut relationnel (30 célibataires et 30 sujets en couple). Des corrélations significatives ainsi que des différences intergroupes ont pu être démontrées, permettant donc de mieux comprendre la manière de vivre les relations de couple et le désir de parentalité chez les individus homosexuels.
En 1891, le sociologue finlandais Edward Westermarck publie The history of human marriage, considéré comme l'un des textes fondateurs des études modernes sur la famille dans la mesure où il rompt nettement avec certains présupposés évolutionnistes. Dans cet ouvrage, Westermarck affirme que la prohibition de l'inceste provient d'une aversion innée pour les rapports sexuels entre les personnes ayant vécu ensemble depuis leur prime jeunesse. Très vite, cette affirmation a été contestée, notamment par Emile Durkheim et Sigmund Freud. Il en a résulté une importante discussion, constituant l'une des matrices des débats sociologie/psychanalyse. Nous restituons ici le déroulement et la configuration de cette controverse, pour en dégager ensuite les principaux enjeux : la signification inconsciente de la crainte de l'inceste, la dimension culturelle de la prohibition, le statut social de la transgression. Ceci conduit à souligner les différences dans le traitement de la thématique de l'inceste, non seulement entre les sciences sociales et la psychanalyse, mais aussi à l'intérieur des sciences sociales, entre la sociologie et l'anthropologie. L'aspect nécessairement transférentiel d'une telle problématique est mis en relief.
Les situations de violences conjugales confrontent les professionnels à beaucoup de difficultés. Les réponses apportées deviennent un problème qu'on peut qualifier de systémique : émiettement des interventions issues de différents champs et pratiques, cloisonnements et clivages, confusions, contradictions, positionnement idéologique de certains. La ligne de démarcation qu'introduisent la société et la loi entre auteur et victime favorise une logique linéaire visant à protéger les victimes et à s'intéresser quelquefois à la psychologie des auteurs. Mais il est difficile de réfléchir entre plusieurs partenaires selon une modalité circulaire, visant une approche globale, s'intéressant à l'enchevêtrement des liens qui unissent auteurs et victimes (y compris les enfants témoins) dans une intersubjectivité souffrante.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 299-324.
Mots clés : Prison, Travail, Sociologie, Détenu, Loi, Droits de l'homme, Droit du travail, Pouvoir, Institution, Administration pénitentiaire, Protection sociale, Vie institutionnelle, Discipline, Précarité, Droit social, NORMALISATION, BELGIQUE
En considérant l'univers carcéral comme un microcosme reflétant, de manière exacerbée, les rapports de force présents au sein de la société, nous nous poserons la question des raisons de l'absence de législation relative au travail des détenus alors qu'il existe, en Belgique, une loi conférant droits et devoirs aux reclus depuis 2005 - loi qui, dans ses travaux préparatoires, prévoyait l'octroi d'une sécurité sociale pour les personnes incarcérées. Dans une approche foucaldienne, nous envisagerons le travail comme enjeu de pouvoir et tenterons, d'une part, d'éclairer ce qu'il apporte aux personnes incarcérées et à l'institution pénitentiaire et nous essaierons, d'autre part, de comprendre le sens de l'absence de législation en la matière et les analogies possibles entre travail intra-et extra-muros.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 3, pp. 441-468.
Mots clés : PJJ, Justice, Mineur, Droit pénal, Loi, Réforme, Système, Évolution, Sanction pénale, Enfermement, Sécurité, Insécurité, Légitimation, Mesure éducative, JUDICIARISATION, ALTERNATIVE, FRANCE
Dans cet article nous chercherons à préciser la rupture qu'a pu connaître, depuis 2002, la justice des mineurs en France et les conditions de la montée en puissance de la seule voie de la pénalisation des comportements des jeunes et l'emphase mise sur les mesures privatives de liberté pour résoudre la question sociale que peut, aujourd'hui, poser la jeunesse. Puis nous nous attacherons à analyser le rôle des mesures alternatives et la transformation de leur principal objectif au moment de leur apparition : limiter le recours au pénal. Enfin, nous nous pencherons sur la juridiciarisation des relations d'aide, de soutien.