PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 285-310.
Mots clés : Internet, Addiction, Technologie de l'information et de la communication, Diagnostic, Psychopathologie, Classification, Sociologie, DSM
Depuis quelques années déjà, certains auteurs luttaient pour faire reconnaître l'utilisation d'Internet comme un objet potentiel de « dépendance » à inclure dans la cinquième version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) alors que d'autres ne partageaient pas cet avis. Par le prisme d'un regard critique, cet article trace les principaux discours des acteurs sociaux qui participent à la construction sociale de la « cyberdépendance ». Plus spécifiquement, les affrontements, conciliations et fronts communs qui se constituent et se métamorphosent au sein de deux sphères d'influence importantes sont mis en lumière, soit celles de la science et de l'intervention sociale.
Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 137-139.
Mots clés : Psychiatrie, Psychopathologie, Classification, Diagnostic, Modèle, Méthode, Analyse critique, Légitimation, Épistémologie, DSM, DSM-IV, APA (ASSOCIATION AMERICAINE DE PSYCHIATRIE)
Publié par l'Association américaine de psychiatrie (APA), le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, mieux connu sous l'abréviation « DSM », s'impose comme l'instrument par excellence, tant dans le monde de la recherche scientifique que dans celui des pratiques cliniques. Depuis la première version de 1952 jusqu'à nos jours, le manuel a subi des révisions successives. La publication récente sur un site internet officiel du projet de la future nouvelle version (DSM-V), annoncée pour 2013, constitue un événement dit « historique » parce qu'il rendrait enfin transparent le processus de révision et s'ouvrirait ainsi à la critique du plus grand nombre, censée garantir la construction démocratique d'un manuel toujours plus rigoureux. Si la critique apparaît à la fois vive et polémiste dans le monde anglo-saxon, elle se montre beaucoup plus discrète dans le monde francophone alors que le manuel y est très utilisé et constitue indéniablement une référence incontournable. Le but de l'article est de poser les jalons d'une théorie critique du DSM, de ses conceptions et développements en vue d'un tant soit peu relativiser son caractère monopolistique.