PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article a pour objet les relations de travail à l'hôpital et pour thèse que la mobilisation collective n'est pas que contestataire mais peut être aussi consensuelle. Pour étayer ce propos, les formes de mobilisation contestataire sont d'abord recensées dans l'univers soignant et différents facteurs sont examinés pour expliquer leur rareté empirique. La soumission (de classe, de genre, etc.) ne peut à elle seule rendre compte de la modération des conflits à l'hôpital. La dimension symbolique du service public et la dimension pratique du care, pertinentes dans ce cadre, jouent un rôle ambivalent. L'examen des contextes organisationnels permet alors de développer une argumentation pour expliquer le « silence » des infirmières, en identifiant des modalités et des conditions d'une dynamique de mobilisation que nous appelons consensuelle : la coopération intense dans certains services, les campagnes participatives pour la qualité des soins, la coordination interprofessionnelle autour de projets ad hoc et l'effet d'entraînement de représentations pratiques nées de mobilisations (consensuelles) antérieures. Autant d'éléments au coeur du travail soignant qui participent à créer une adhésion à une activité professionnelle pénible et utile, même si ces responsabilités locales ne font que reposer au plan général la question du périmètre d'action des soignantes à l'hôpital.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 4, pp. 459-484.
Mots clés : Prostitution, TRANSSEXUALISME, Homosexualité, Migration, Sociologie, Identité, Rue, Socialisation, Travail, GENRE, FEMME IMMIGREE, EQUATEUR, FRANCE, NORD, LILLE
Migration, genre, prostitution, seront abordés ici à travers le parcours prostitutionnel de transsexuelles équatoriennes lilloises. La fabrication de l'identité transgenre, identité inscrite dans un « vide du genre », se décline comme un processus, où différents univers de référence s'imbriquent : l'homosexualité, la prostitution, la migration. Ce dessein de transmutation de soi, de « conversion de soi » qui se résout dans et par un long travail identitaire, place le transgenre dans une position paradoxale : celle de s'ancrer dans une identité sexuelle désirée devenir presque femme ou celle de rester dans une identité indéterminée qui dans les deux cas inscrit sa vie dans un espace de marginalité et de transgression.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 763-791.
Mots clés : Prison, Détenu, Travail, Sociologie, Sociologie du travail, Socialisation, Espace, Temps, Conditions de vie, Enfermement, Vie quotidienne
Dans une perspective de sociologie du travail sont analysées les incidences sociales (pratiques et symboliques) de l'exercice d'une activité de travail sur le rapport au temps des personnes détenues. A l'unité du lieu clos, Donald Clemmer et Erving Goffman (deux auteurs classiques de sociologie de la prison) font correspondre une unité de temps. A l'encontre de ces approches et à partir d'une enquête de terrain menée dans cinq prisons françaises, il apparaît que le clivage vie privée/vie professionnelle (caractéristique du travail salarié) se retrouve aussi chez les travailleurs incarcérés. Le travail contribue à la sécurité de la prison. Pour les détenus, il est une ressource forte de réappropriation spatiale et temporelle dans un contexte de privation de liberté. Le travail pénitentiaire est analysé comme une instance de socialisation dans un continuum des vies de travail passées des détenus.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 559-583.
Mots clés : Socialisation, Sociologie, Réseau, Sociabilité, Relation, Rôle, Jeune, Changement, Influence sociale, Identification, Jeune majeur
Les processus de socialisation et les modes de sociabilité sont étroitement liés. Les réseaux personnels et leurs dynamiques donnent une image des inscriptions sociales à l'oeuvre. L'entrée dans la vie adulte s'accompagne de mutations importantes à cet égard. Les réseaux personnels évoluent profondément et interviennent par ailleurs sur les orientations des individus par les conseils et les influences parfois dissonants qu'ils proposent. A partir d'une enquête longitudinale qui suit un panel de jeunes depuis plus de dix ans, nous explorons les rapports entre l'évolution des réseaux personnels et les cheminements vers la vie adulte. L'identification d'« autrui significatifs », des raisons de leurs influences postulées, ainsi que l'étude des évolutions de leur centralité dans le réseau personnel permettent de dégager différentes logiques de sélection, d'influence et de composition qui contribuent conjointement à la dynamique des réseaux et des processus de socialisation.
Les données sur les générations scolarisées dans les années 1980-1990 suggèrent un recul de la lecture et un renforcement de la place de la télévision... Ces évolutions peuvent être lues comme le signe d'une perte d'autorité culturelle de l'école aussi bien comme le signe d'une réduction des clivages culturels au sein des générations de la massification scolaire...