PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L'utilité de la méthode d'auto-évaluation familiale a longtemps été contestée dans la recherche et la clinique familiale du fait de son manque d'esprit systémique et de l'absence de concordance entre les données issues des perspectives d'auto-évaluation et d'hétéro-évaluation, la seconde approche étant généralement considérée comme plus complète et valide que la première. L'objectif de cet article est de mettre en valeur l'intérêt spécifique de la méthode d'auto-évaluation en présentant plusieurs auto-questionnaires de fonctionnement familial, leurs utilisations précises et leurs retombées pour la clinique et la recherche. Une meilleure acceptation de cette approche évaluative contribuera aussi à un rapprochement entre la recherche et la pratique clinique
Article de John CULTIAUX, Gilbert de TERSSAC, Arnaud MIAS, Dominique LHUILIERet al.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 18, automne 2014, pp. 7-222.
Mots clés : Travail, Syndicalisme, Syndicat, Motivation, Militantisme, Culture professionnelle, Relation professionnelle, Organisation, Organisation du travail, Négociation, Activité, Réel
Aborder le syndicalisme comme un travail implique de le situer dans son contexte avec ses ressources et contraintes propres, de recenser les tâches à réaliser et les activités déployées, d'identifier les visées poursuivies, la diversité de ses interlocuteurs et de ses destinataires. Au coeur de ce travail se trouvent des questions essentielles : comment construire une cause collective à partir de cas particuliers ? Comment surmonter l'émiettement des situations contractuelles et la précarisation massive ? Comment maintenir les liens et la réciprocité entre syndicalisme militant et syndicalisme d'expertise ? Le syndicalisme est-il un métier, une fonction, une mission ? Quelle division du travail prévaut entre syndicalistes ? Quelles sont les formes, les voies et les risques de l'engagement dans ce travail ?
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 285-318.
Mots clés : Université, Changement, Enseignement supérieur, Organisation, Institution
Cet article porte sur la fusion des trois universités de Strasbourg et s'intéresse aux acteurs qui l'ont conduite, ainsi qu'aux argumentaires qui l'ont justifiée. Cette fusion et le mouvement généralisé qu'elle a suscité au sein du système d'enseignement supérieur français représentent un changement institutionnel visant à mettre les universités françaises en conformité avec des normes organisationnelles présentées comme des normes mondiales. Il s'agit de comprendre par quels processus concrets cette évolution s'est produite et quel a été le rôle des entrepreneurs institutionnels qui l'ont portée. Cet article s'inscrit donc dans la lignée des travaux qui étudient les phénomènes de changement et renouvellent l'analyse néo-institutionnaliste des organisations, en réintroduisant notamment les notions d'agency, d'intérêts et de rapports de pouvoir.
Cet article met en évidence les enjeux d'une approche psychosociale sur les masculinités définies jusqu'alors en référence étroite à l'idéal viril. Les auteurs illustrent comment leur implication, dans ses dimensions sociale et clinique, les a conduits à aborder les questions de genre et des masculinités de manière spécifique aussi bien dans le champ de la recherche et des études que dans celui de l'intervention auprès des organisations. Ainsi, il s'agira, par cette démarche d'objectivation, de questionner la pratique du clinicien, sociologue et psychosociologue, à travers les études du genre et des masculinités, que ce soit dans le champ de la famille, du travail et des organisations et plus globalement partout où les rapports homme/femme sont engagés. Enfin, l'article défend l'hypothèse, résultant de ce processus d'élaboration, que l'individu sexué est le produit d'une histoire virile dont il cherche à devenir le sujet genré.
La prise de décision est présentée comme l'action (ou l'art) de faire des choix rationnels à partir de plusieurs possibilités ne présentant pas les mêmes avantages ou inconvénients. [...] Beaucoup de recherches, en sciences sociales notamment, ont montré le caractère intrinsèquement social (présence d'autrui) et inhérent même à des décisions ou des comportements individuels.
Article de Sylvie GROSJEAN, Carole GROLEAU, Linda ROULEAU, Sylvie GROSJEANet al.
Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XIX, suppl. au n° 48, hiver 2013, 225 p..
Mots clés : Recherche en sciences sociales, Méthodologie, Observation, Pratique professionnelle, Organisation, Entreprise, Écrit professionnel, Photographie, Film, Fin de vie, Hôpital
Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de l'expérience de la formation aux métiers pénitentiaires de travailleurs handicapés. Il montre comment l'entrée de personnes handicapées dans le champ professionnel pénitentiaire français révèle un ordre social et professionnel dominant élaboré en réaction aux relégations dont souffrent cette institution et ces personnels. Il explore les gestes institutionnels qui contribuent à placer les travailleurs handicapés à la marge ou tentent de les assimiler et analyse les gestes individuels de reproduction. Il replace enfin ces gestes institutionnels et individuels dans une logique défensive face à la faiblesse des positions sociales de l'administration pénitentiaire française et de ses métiers.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 509-531.
Mots clés : Violence, Armée, Institution, Organisation, Légitimation, Sociologie, TURQUIE
L'objet de ce papier est d'étudier la formation à la violence effectuée dans les casernes turques, en amont de l'expérience combattante, afin de tester l'hypothèse selon laquelle les violences exercées et subies à l'intérieur de l'institution peuvent, par la suite, permettre aux soldats d'endurer la violence des combats. Dans une première partie, nous montrerons que les conscrits de l'armée turque en situation de non-guerre sont confrontés à une violence interne à l'institution militaire qui symbolise la mort par la violence. Nous montrerons, dans une seconde partie, qu'en contexte de guerre, la confrontation réelle avec la mort impose une reconfiguration institutionnelle face à la violence. En effet, il découle de la situation de guerre, une disparition progressive du sentiment de peur, une habituation et une distanciation vis-à-vis des atrocités de la violence guerrière chez les appelés. Parallèlement, les violences internes, qu'elles soient horizontales ou verticales, s'atténuent et sont redirigées vers un ennemi commun.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 83-110.
Mots clés : État, Bureaucratie, Administration, Sociologie, Organisation, Ressources humaines, Fonction publique, Organisation du travail, Secteur public, Secteur privé, Interaction
Le transfert de méthodes de gestion issues du secteur privé a régulièrement été présenté par les réformateurs de l'administration comme la solution à son mal supposé : la bureaucratie. L'article repose sur l'enquête « Changement organisationnel et informatisation » (COI), qui interroge les entreprises et administrations sur les outils de gestion qu'elles utilisent, et leurs salariés sur divers aspects du travail, comme les incitations salariales ou les modalités de prescription et de contrôle. De ce regard porté sur l'administration, à partir de catégories habituellement mobilisées pour décrire le travail dans les entreprises, il ressort que, si la politique salariale suit encore un modèle égalitaire de fonctionnariat, la prescription et le contrôle du travail peuvent dans certains cas - et en particulier dans les ministères économiques et financiers, qui ont le plus mis en ouvre les nouveaux outils de gestion - être plus poussés que ce que l'on observe dans les secteurs comparables du privé. L'appropriation des méthodes de gestion issues du privé se traduit ainsi moins par un affaiblissement que par un plus net accomplissement de la bureaucratie.