PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 459-505.
Mots clés : Couple, Cohabitation, Diplôme, Origine, Classe sociale, Catégorie socioprofessionnelle
En dépit de l'intérêt de l'homogamie pour l'étude de la structure sociale, les rares études portant sur l'évolution de ce phénomène social en France présentent des faiblesses non négligeables. Cet article vise à combler ce déficit par l'étude de l'évolution de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales (suivant la classification Erikson-Goldthorpe-Portocarero) au sein des couples cohabitants, à partir des enquêtes « Emploi » conduites par l'INSEE entre 1969 et 2011. L'homogamie a nettement diminué en termes absolus selon les trois composantes étudiées, et au-delà de ce que l'évolution structurelle de la population aurait dû impliquer. En outre, l'endogamie s'est affaiblie pour la quasi-totalité des groupes, comme l'importance des dimensions de l'espace social dans le choix du conjoint ; en particulier, la spécificité des non-diplômés, des indépendants et du monde agricole a très nettement diminué. Seule l'endogamie des diplômés des grandes écoles s'est renforcée. Ces résultats sont rapportés aux évolutions de la conscience de classe, de la ségrégation sociospatiale et des inégalités économiques.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 13, printemps 2012, pp. 209-225.
Mots clés : Réforme, Diplôme, Éducateur spécialisé, Programme d'enseignement, Idéologie, Management, Projet, Expertise, Relation éducative, Accompagnement social, Sujet, Subjectivité, Sciences humaines et sociales, Formation, Travailleur social
Après s'être répandu dans le secteur public, le management vient contribuer à la rénovation du secteur social et médico-social. Les réformes des formations des métiers du travail social rendent compte de cette évolution appréhendée ici à partir de l'exemple des formations au diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (dees). Elles tendraient à minorer les questions relatives au positionnement professionnel (et à l'analyse des pratiques) portées traditionnellement par le travailleur social de base au profit de l'expertise (ingénierie sociale) et de la méthodologie de projet. L'approche managériale ainsi envisagée ne se contenterait pas de redéfinir l'acte éducatif dans une version plus individualisée et décontextualisée (au détriment de l'accompagnement social) en provenance d'un sujet plutôt métaphysique. Elle le ferait en réfutant les sciences humaines (disparition des références à elles dans la formation qui les rend facultatives) et surtout en ignorant le « sujet concret », celui qui se construit dans son rapport à l'extériorité, à son environnement et à l'autre. Une telle perspective ne peut qu'interroger le sens de la formation et le devenir même du travail social.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 191-192, mars 2012, pp. 87-105.
Mots clés : Aide à domicile, Travailleur social, Classe sociale, Culture populaire, Diplôme, Travail à domicile, Enquête, Association, Règlement intérieur, Usure professionnelle, FEMME IMMIGREE
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 52, n° 4, octobre-décembre 2011, pp. 657-689.
Mots clés : Catégorie socioprofessionnelle, Emploi, Statistiques, Classe sociale, Diplôme, Qualification professionnelle, Différenciation sexuelle, Changement, Inégalité, Évolution, Sociologie, HONGRIE
Cet article étudie l'accès des cohortes d'hommes et de femmes aux professions très qualifiées en Hongrie sur la période 1980-2010. Nous nous appuyons pour cela sur les recensements de population, sur les « Enquêtes sur les forces de travail » européennes et sur des enquêtes statistiques de stratification sociale. Nous discutons la thèse de Fodor d'une « réévaluation des ressources » détenues par les femmes après 1989 en confrontant l'accès aux diplômes et aux professions qualifiées des cohortes successives d'hommes et de femmes. Les cohortes de femmes nées dans les années 1950 accèdent massivement aux diplômes et aux professions qualifiées tandis que, parmi les hommes, la cohorte née dans la décennie précédente avait mieux réussi. Nous évaluons alors la portée des changements survenus à partir de 1989 pour les inégalités entre cohortes.
Si la sociologie de l'éducation s'est attachée à établir que l'école (re)produit des inégalités sociales, peu de travaux empiriques se sont posé la question de savoir si l'école légitime les inégalités qu'elle crée, en inculquant aux élèves à la fois le principe de mérite et la légitimité de la méritocratie scolaire. L'enjeu de cette question, souligné notamment par les psychologues sociaux, fortement impliqués dans ce domaine d'étude, est pourtant très important. L'étude empirique présentée ici, qui conjugue à la fois une enquête réalisée auprès d'étudiants de première année d'enseignement supérieur et une série d'entretiens réalisés auprès d'adultes, montre que l'intériorisation de la méritocratie scolaire est loin d'être parfaite. Celle-ci fait l'objet de critiques principalement sur deux points : la capacité du diplôme à refléter le mérite, d'une part, et la légitimité de l'assimilation entre mérite scolaire et mérite professionnel, d'autre part. Cette étude atteste aussi de l'influence modérée - car contradictoire - exercée par la formation reçue sur les jugements, dans la mesure où l'éducation reçue renforce à la fois la croyance en la légitimité de la méritocratie scolaire, tout en donnant les moyens d'en percevoir les limites.