PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 375-395.
Mots clés : Identité, Concept, Psychologie, Approche systémique, Groupe d'appartenance, Individu, Société, Famille, Attachement, Identité sexuelle, Filiation
L'identité est un paradoxe où se conjuguent l'unique et le multiple. L'examen des différentes dimensions de l'identité consiste à la considérer d'un point de vue de l'action, du point de vue de la narration et du rapport dialogique entre l'individu et ses appartenances. Ce dernier point de vue oblige en même temps à préciser une articulation entre nature et culture. L'identité est à l'interface entre l'espace social et l'espace du soi. Dans l'espace social, certaines invariances définissent des appartenances primaires, tandis que des appartenances secondaires introduisent la possibilité de changement. Cela suppose une certaine flexibilité entre les deux types d'appartenance, c'est l'espace du soi qui permet cette flexibilité. L'espace du soi est étudié d'un point de vue développemental. La manière dont il se construit dans les interactions précoces conduit à considérer quatre éléments socles : l'image du corps, la qualité des attachements, le sexe, la filiation. Aujourd'hui, ces différents éléments sont plus ou moins déstabilisés par les variations du contexte culturel. Il en résulte des fragilités identitaires. Les thérapeutes familiaux sont souvent conduits à aborder ces fragilités et à viser des consolidations à travers les liens intersubjectifs
L'utilité de la méthode d'auto-évaluation familiale a longtemps été contestée dans la recherche et la clinique familiale du fait de son manque d'esprit systémique et de l'absence de concordance entre les données issues des perspectives d'auto-évaluation et d'hétéro-évaluation, la seconde approche étant généralement considérée comme plus complète et valide que la première. L'objectif de cet article est de mettre en valeur l'intérêt spécifique de la méthode d'auto-évaluation en présentant plusieurs auto-questionnaires de fonctionnement familial, leurs utilisations précises et leurs retombées pour la clinique et la recherche. Une meilleure acceptation de cette approche évaluative contribuera aussi à un rapprochement entre la recherche et la pratique clinique
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 451-461.
Mots clés : Jeune, Autonomie, Projet de vie, Cohabitation, Parents, Attachement, Groupe d'appartenance, Famille, Relation familiale, Thérapie familiale
Dans une société de responsabilité de soi, un adulte est un individu qui doit impérativement se trouver un projet et agir par lui-même et pour lui-même. Voilà le cadre culturel dans lequel apparaissent depuis quelques années les « Tanguy », c'est-à-dire ces jeunes adultes qui tardent à s'autonomiser. Les auteurs défendent l'idée que ceux-ci manifestent, comme agi par une certaine sagesse du corps, un rééquilibrage vis-à-vis de leur besoin d'appartenance en regard des impératifs culturels contemporains
Article de Robert PAUZE, Judith PETITPAS, Solange COOK DARZENS, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 1, 180 p..
Mots clés : Approche systémique, Thérapie familiale, Évaluation, Recherche, Recherche clinique, Modèle, Famille
La conception (dans le double sens du mot : concevoir et engendrer) des Journées de recherche et évaluation systémique a deux objectifs : Le premier se réfère au contenant. Il s'agit de : 1) créer des lieux de rencontre, de croisement entre les chercheurs entre eux et entre les chercheurs et les cliniciens ; et 2) d'apprivoiser les relations, de créer des liens en somme une fonction d'entremetteur !
La deuxième fonction est celle de diffusion et de formation : la création d'une culture, d'un bouillon de culture, mélange de références « tribales » pour initier une nouvelle référence partagée et hybride : un langage commun... La diversité des articles de ce numéro est frappante ; métarecherches : recherches à partir de recherches, recherches empiriques à partir des besoins ressentis dans les prises en charge, recherches proposant des modèles à propos de situations cliniques proches ou de contextes institutionnels, recherches cliniques centrées sur un symptôme. [d'après la présentation de l'éditeur]
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 1, pp. 69-84.
Mots clés : Homoparentalité, Homosexualité, Couple, Famille, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Modèle, Représentation sociale, Psychothérapeute, Formation
Les couples et les familles avec partenaires et parents LGBT (lesbiens, gays, bisexuels, transgenres) sont souvent passés sous silence dans l'approche systémique. Ce silence trouve ses racines dans l'hétérocentrisme qui a influencé la définition de couple, de famille et de relations familiales ainsi que de leur « normalité » vs « pathologie ». Qu'on soit chercheur ou clinicien, il est intéressant de prendre en considération l'impact de l'homophobie, de l'hétérosexisme, de l'hétéronormativité dans la vie quotidienne de ces couples, de ces familles et de leurs enfants. En particulier dans la consultation clinique, il semble important d'en évaluer leur degré de stress, d'ambiguïté relationnelle, d'homonégativité intériorisée ainsi que de support social. Nous réfléchirons aussi sur les atouts et les limites des modèles majeurs de thérapie de couple et de famille dans le travail thérapeutique ainsi que sur la nécessité d'envisager des pistes dans la formation du futur thérapeute sur les questions LGBT. Formation qui pourrait être basée sur le modèle de la diversité comme modèle inclusif des différences familiales et relationnelles contemporaines.
Article de Anne-Pascale MARQUEBREUCQ, Grégoire NYSSENS
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 33, n° 4, pp. 373-390.
Mots clés : Attachement, Thérapie familiale, Approche systémique, Jeune en difficulté, Placement, Institution, Famille, Relation familiale, Adolescent
A la frontière entre le soin et le protectionnel, la clinique des adolescents difficiles à aider nécessite un engagement professionnel où la relation fiable et prévisible vise à des remaniements relationnels à l'adolescence. Cet engagement ne peut tenir dans la durée que s'il s'appuie sur une équipe bienveillante et sur un modèle théorique qui soutiennent la relecture de la vie quotidienne. Afin d'y arriver, la théorie de l'attachement et le modèle du milieu humain sont mobilisés pour favoriser une clinique éducative en utilisant des outils métaphoriques comme la sculpture familiale.
Les changements sociétaux du XXe siècle ont amené un focus sur l'épanouissement individuel, bousculant en cela les formes d'organisation familiale traditionnelle (Khan, 2009). Nous étudions ici les répercussions de cet individualisme sur une famille lors de l'autonomisation de la cadette aux prises avec deux codes culturels antagonistes. Plus précisément, nous nous intéressons à l'utilité de la résonance comme levier thérapeutique pour comprendre les enjeux dans cette famille. Prendre en compte le vécu émotionnel au cours du travail thérapeutique nous a permis de découvrir le thème commun sur lequel vibrait chacun des membres de la famille et la configuration dysfonctionnelle que nous étions en train de renforcer en rejouant avec eux un scénario stérile. Grâce à ce constat, nous avons pu rééquilibrer nos alliances pour permettre à chacun de sortir du rôle dans lequel il était figé et, ainsi, leur offrir la possibilité d'écrire un nouveau scénario.
Les situations de violences conjugales confrontent les professionnels à beaucoup de difficultés. Les réponses apportées deviennent un problème qu'on peut qualifier de systémique : émiettement des interventions issues de différents champs et pratiques, cloisonnements et clivages, confusions, contradictions, positionnement idéologique de certains. La ligne de démarcation qu'introduisent la société et la loi entre auteur et victime favorise une logique linéaire visant à protéger les victimes et à s'intéresser quelquefois à la psychologie des auteurs. Mais il est difficile de réfléchir entre plusieurs partenaires selon une modalité circulaire, visant une approche globale, s'intéressant à l'enchevêtrement des liens qui unissent auteurs et victimes (y compris les enfants témoins) dans une intersubjectivité souffrante.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 32, n° 4, pp. 479-492.
Mots clés : Autonomie, Thérapie familiale, Groupe d'appartenance, Maturation, Conflit, Famille, Individualisme, Dépendance, Fratrie, Changement, Adolescent
Dans un contexte sociétal où l'individualisme fait de l'autonomie la capacité à vivre indépendamment de tout, les conflits qui opposent les adolescents à leurs parents pourraient dénoncer un manque d'appartenance. L'auteur nous emmène à la rencontre d'une famille dans laquelle une adolescente s'oppose pour maintenir le lien. Elle illustre par son cheminement la nécessité d'appartenir à un groupe pour s'en différencier et devenir autonome au sens premier du terme.