PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Jérôme DEAUVIEAU, Etienne PENISSAT, Cécile BROUSSE, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 411-457.
Mots clés : Catégorie socioprofessionnelle, Classification, Classe sociale, Hiérarchie, Salarié, Enquête, Méthode, Profession
Si de nombreux travaux interrogent la capacité des nomenclatures socioprofessionnelles à objectiver les divisions de l'espace social, plus rares sont ceux qui étudient leur correspondance avec les catégorisations ordinaires mobilisées par les Français pour penser la société. À partir d'un « jeu de cartes », inspiré de l'enquête de Luc Boltanski et Laurent Thévenot de 1982, cet article a pour objectif de décrire ces catégorisations ordinaires. Menée auprès d'un échantillon de 547 individus, notre enquête montre la présence de logiques communes et de variations typiques au sein des classements, a priori très différenciés, que les individus opèrent. Les catégorisations de l'espace social français s'appuient majoritairement sur le critère de la profession - qu'il soit décliné selon une logique hiérarchique (en distinguant salariés et non-salariés, puis en opérant un classement interne au salariat), ou selon une logique d'activité (par métiers et secteurs d'activités) -, et confirment une forme d'intériorisation des découpages officiels du monde social.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 459-505.
Mots clés : Couple, Cohabitation, Diplôme, Origine, Classe sociale, Catégorie socioprofessionnelle
En dépit de l'intérêt de l'homogamie pour l'étude de la structure sociale, les rares études portant sur l'évolution de ce phénomène social en France présentent des faiblesses non négligeables. Cet article vise à combler ce déficit par l'étude de l'évolution de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales (suivant la classification Erikson-Goldthorpe-Portocarero) au sein des couples cohabitants, à partir des enquêtes « Emploi » conduites par l'INSEE entre 1969 et 2011. L'homogamie a nettement diminué en termes absolus selon les trois composantes étudiées, et au-delà de ce que l'évolution structurelle de la population aurait dû impliquer. En outre, l'endogamie s'est affaiblie pour la quasi-totalité des groupes, comme l'importance des dimensions de l'espace social dans le choix du conjoint ; en particulier, la spécificité des non-diplômés, des indépendants et du monde agricole a très nettement diminué. Seule l'endogamie des diplômés des grandes écoles s'est renforcée. Ces résultats sont rapportés aux évolutions de la conscience de classe, de la ségrégation sociospatiale et des inégalités économiques.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 52, n° 4, octobre-décembre 2011, pp. 657-689.
Mots clés : Catégorie socioprofessionnelle, Emploi, Statistiques, Classe sociale, Diplôme, Qualification professionnelle, Différenciation sexuelle, Changement, Inégalité, Évolution, Sociologie, HONGRIE
Cet article étudie l'accès des cohortes d'hommes et de femmes aux professions très qualifiées en Hongrie sur la période 1980-2010. Nous nous appuyons pour cela sur les recensements de population, sur les « Enquêtes sur les forces de travail » européennes et sur des enquêtes statistiques de stratification sociale. Nous discutons la thèse de Fodor d'une « réévaluation des ressources » détenues par les femmes après 1989 en confrontant l'accès aux diplômes et aux professions qualifiées des cohortes successives d'hommes et de femmes. Les cohortes de femmes nées dans les années 1950 accèdent massivement aux diplômes et aux professions qualifiées tandis que, parmi les hommes, la cohorte née dans la décennie précédente avait mieux réussi. Nous évaluons alors la portée des changements survenus à partir de 1989 pour les inégalités entre cohortes.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 4, pp. 747-773.
Mots clés : Obésité, Alimentation, Consommation, Goût, Sociologie, Comportement alimentaire, Classe sociale, Groupe d'appartenance, Mode de vie, Norme sociale, Catégorie socioprofessionnelle, Interaction, Morale, Liberté, Santé, Identité sociale, HALBWACHS (MAURICE), BOURDIEU (PIERRE)
A partir d'un corpus de 85 entretiens semi-directifs, l'article expose une analyse de l'intégration des normes prescriptives en matière d'alimentation et de corpulence, en s'inscrivant dans les travaux de Halbwachs sur la consommation. Il souligne le maintien d'une forte hiérarchie sociale opposant catégories aisées et catégories modestes, et présente les facteurs d'intégration des prescriptions. L'analyse met également en évidence les inégalités sociales face à la construction des normes et la complexité des échelons intermédiaires, clivés entre une soumission à la pression normative et une forme de réaction populaire. Discutant les analyses de Bourdieu, il montre que les membres des catégories aisées sont soumis à des impératifs diététiques, déterminant un « goût de nécessité » contraint non par des impératifs économiques mais moraux, alors que les membres des catégories modestes expriment désormais dans l'alimentation un « goût de liberté » d'où sont absentes les préoccupations sanitaires. Dès lors, la lecture de l'ordre social à travers la consommation s'enrichit davantage des travaux de Halbwachs : la capacité à produire et à intégrer les normes révèle des appartenances sociales, et la consommation alimentaire constitue un espace où se forgent et se lisent goûts et identité de classe, auxquels peuvent venir se heurter les normes actuelles de santé publique en matière d'alimentation.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 30, n° 1, janvier-mars 1989, pp. 31-39.
Mots clés : Crise, Emploi, Sociologie, Travail, Statut, Catégorie socioprofessionnelle, Problématique, Méthodologie, Classe sociale, Marché du travail, Précarité, Salaire, Travail à temps partiel, Qualification professionnelle, Égalité professionnelle, Chômage de longue durée