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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Le travail social est-il compatible avec le racisme ?

Article de Olivier Gaignard

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 31-43.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur isolé étranger, Travail social, Discrimination, Politique sociale, État, Action sociale, Valeur sociale

Historiquement ancré dans les valeurs humanistes et universalistes, l’idéal du travail social est un antiracisme idéologique, qui a absorbé l’antiracisme d’après-guerre fondé sur le refus de la notion biologique de race et la reconnaissance de la diversité culturelle. On peut en distinguer trois aspects essentiels qui ne sont pas toujours corrélés : les discours théoriques, les représentations et les pratiques. Un travailleur social, dont le système de valeurs est antiraciste, peut véhiculer inconsciemment des stéréotypes racistes. Le racisme ordinaire consiste en la projection imaginaire d’une race ou d’une culture sur des individus appartenant à un groupe minoritaire. Il s’articule étroitement au culturalisme qui conçoit la culture comme une réalité essentialisée et lui accorde une place démesurée au détriment des facteurs socio-économiques et historiques. Cette interprétation dominante est compatible avec le « néo-racisme » qui défend une politique ségrégative au nom de la reconnaissance des différences culturelles. Répondant à la demande de traitement préférentiel, l’appareil d’État institue des discriminations racistes dans l’action sociale. Ce faisant, il fait régresser la logique d’assistance à celle de l’action humanitaire et tend à criminaliser des personnes déjà fragilisées dans leurs conditions d’existence.

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Pouvoir managérial et travail d'acceptation dans les établissements sociaux

Article de Olivier Gaignard

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 55, septembre 2016, pp. 43-56.

Mots clés : Travail social : Établissements, Établissement social et médicosocial, Management, Politique sociale, Action sociale, Pouvoir, Cadre, Discours, Autorité, Crise économique

Pourquoi les travailleurs sociaux acceptent-ils les politiques inacceptables qui réduisent les moyens de leur action auprès des publics les plus vulnérables ? Les dirigeants acquis à l’idéologie managériale doivent s’impliquer dans un travail d’acceptation auprès des salariés de leurs organisations pour les convaincre. Exigeant d’eux une dépense importante de temps, d’énergie corporelle et psychique, le travail d’acceptation s’étaye sur des dispositifs de pouvoir dont le but stratégique est de transformer la résistance des dominés en une résignation consentie à leurs projets. À partir de l’observation d’une réunion d’information descendante destinée aux cadres d’un établissement social public dans le contexte d’une politique d’austérité, plusieurs composantes d’un dispositif de pouvoir ont été relevées. Cette modalité de réunion organise des conditions inégales de prise de parole en divisant les cadres. L’argumentation des dirigeants consiste à opérer un déni de la réalité pour la rendre acceptable et favoriser l’intériorisation par le sujet des contraintes et des contradictions de l’organisation. Enfin, ce dispositif mobilise des rites d’institution et mythes managériaux, dont l’efficacité symbolique est remarquable.

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