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Avoir 15 ans. La nouvelle morale des jeunes

Article de Cédric Enjalbert, Alexandre Lacroix, Michel Eltchaninoff, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 148, avril 2021, pp. 42-65.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Adulte, Maturation, Éthique, Croyance, Amour, Sexualité, Morale, Valeur, Témoignage

Voici un dossier totalement inhabituel dans sa construction, et qui ne saurait se lire comme les autres. Nous n’avons pas voulu écrire des analyses sur la jeunesse ; au contraire, nous avons souhaité aller à la rencontre des adolescents de 15 ans. C’est un âge difficile – celui de la classe de seconde, de l’entre-deux. Peut-être qu’à 17 ou 20 ans, on a déjà des idées assez tranchées. À 13 ou 14 ans, on garde un pied dans l’enfance. Mais, à 15 ans, on se trouve dans une sorte d’attente, de latence, qui se prête à la rêverie comme à la réflexion.
Quand commence-t-on à être vieux ? Peut-on faire confiance aux adultes ? Qu’est-ce qui vous choque ? Voici quelques-unes des questions que nous avons posées à des adolescents issus d’horizons divers, afin d’entrouvrir les portes de leur univers.
En rassemblant toutes les réponses que nous avons obtenues, il nous est apparu que ces jeunes n’ont pas tellement – contrairement aux soixante-huitards mais aussi à la vague punk – le désir d’apporter la contradiction à leurs aînés, aux parents et aux adultes. En fait, la contradiction, ils la portent plutôt en eux-mêmes, ils l’intériorisent. Au point d’être plus complexes et plus sages que leurs prédécesseurs ?
Lors d’un micro-trottoir mené à Bobigny, à Pantin et dans plusieurs arrondissements de Paris, nous avons enregistré des propos de collégiens et de lycéens sur le bien et le mal. Et recueilli quelques avis qui ne manquent pas de punch.
Michel Eltchaninoff est retourné dans le lycée de Vitry-sur-Seine où il enseignait il y a quinze ans, afin d’évoquer la religion, le blasphème ou encore la mort de Samuel Paty. Lors de cette rencontre avec une classe, tous les sujets sensibles ont été évoqués. Et l’on s’aperçoit que le discours de la laïcité, et plus généralement la critique de la religion, est interprété comme une attaque. Ces jeunes sont-ils devenus plus radicaux ou plus tolérants ?
Et l’amour dans tout ça ? La discussion que nous avons orchestrée laisse apparaître une étonnante transparence dans la manière d’évoquer les relations sentimentales et les préférences de chacun. Comme si ce qui comptait, aujourd’hui, c’était moins la liberté que la vérité sexuelle.