Article de Ricardo Cherenti
Paru dans la revue Forum, n° 162, février 2021, pp. 89-91.
Mots clés : Travail social : Métiers, Empowerment, Action sociale, Identité, Adaptation, Société, Plaisir, Travailleur social, Désir
Au cours de son évolution, et plus particulièrement depuis les années 80, notre société a perdu ses grands stabilisateurs, qu’ils soient culturels, spirituel, économiques ou sociaux. Au point que certains ont pu parler d’une société devenue « liquide » . On peut soulever qu’autrefois, dès qu’un sujet s’écartait des normes sociales, les institutions publiques intervenaient pour le ramener dans un environnement stable, cadrant et, à certains égards, réconfortant, où le collectif, certes normatif, donnait « le » sens de la vie. Dans ces conditions, il était particulièrement difficile au sujet de pouvoir dire « je » car il était englué dans la communauté dont il lui était impossible de s’extraire. L’action sociale faisait alors office d’intégrateur performant car elle permettait de conserver l’individu dans le giron collectif. Le travailleur social y puisait également le sens de son travail. Tout était relativement clair. Ce n’est désormais plus le cas. Dorénavant, l’individu est tenu de s’inventer en permanence un « je » sans l’appui du collectif.
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