Dans ce dossier, les auteurs ont abordé ce débat avec l’ouverture intellectuelle et scientifique qu’exige la complexité de la question : comment répondre à la souffrance des sujets en fin de vie et à la demande de la faire cesser ? Il a semblé nécessaire de remonter aux sources de la pensée sociologique sur le suicide, interroger la psychanalyse et les travaux sur les histoires de vie, enfin se pencher sur l’historique des luttes de psychologues cliniciens en faveur de réponses claires aux détresses et aux choix raisonnés et autonomes des sujets. Le dossier s’appuie, outre sur le témoignage de situations douloureuses vécues, sur des analyses approfondies qui éclairent le cheminement vers le « mourir dans la dignité ». Mais qu’est-ce que la dignité, écrit l’un des auteurs, sinon de convoquer le narcissisme, l’image de soi, l’Idéal du Moi, face à la mort ? L’une des contributions montre, enfin, que cette notion de dignité peut être relativisée selon les contextes culturels.