Livre de Didier Fassin, édité par Ed. du Seuil, publié en 2017.
Mots clés : Justice-Délinquance, Répression, Justice, Droit pénal, Crime, Détention, Sécurité, Prison
Au cours des dernières décennies, la plupart des sociétés se sont faites plus répressives, leurs lois plus sévères, leurs juges plus inflexibles, et ceci sans lien direct avec l'évolution de la délinquance et de la criminalité. Dans ce livre, qui met en oeuvre une approche à la fois généalogique et ethnographique, Didier Fassin s'efforce de saisir les enjeux de c'e moment punitif' en repartant des fondements mêmes du châtiment.
Qu'est-ce que punir ? Pourquoi punit-on ? Qui punit-on ? A travers ces trois questions, il engage un dialogue critique avec la philosophie morale et la théorie juridique. Puisant ses illustrations dans clés contextes historiques et nationaux variés, il montre notamment que la réponse au crime n'a pas toujours été associée à l'infliction d'une souffrance, que le châtiment ne procède pas seulement des logiques rationnelles servant à le légitimer et que l'alourdissement des peines a souvent pour résultat clé les différencier socialement, et donc d'accroître les inégalités.
A rebours du populisme pénal triomphant, cette enquête propose une salutaire révision des présupposés qui nourrissent la passion de punir et invite à repenser la place du châtiment clans le monde contemporain.
Livre de Sylvie Dazy, édité par Le Dilettante, publié en 2016.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Vie quotidienne, Éducateur spécialisé, Ethnologie, Souffrance, Délinquance, Justice, Enfermement, Violence
Autant prévenir, avec Métamorphose dun crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et densoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop dair et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, cest la prison au quotidien, la vie et rien dautre dun fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours dun maton lambda, mais qui médite lécriture dun « grand livre sur la prison ». Notre homme sappelle Christo, un gars du Nord, nanti dune absurde licence danglais, poussé à lombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, « lève lancre pour une exotique nature » à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de lécoute et de son il dethnologue, il pense assouvir son goût dun ailleurs périlleux, dune aventure en temps réel : « Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure. » Mais si laventure est là, elle prend surtout lallure dune ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. « La prison est une drôle décole, on y travaille autant à la louche quau pinceau délicat,cest ce que personne ne veut comprendre.