Il est impossible de comprendre les processus transactionnels (comme la négociation et/ou la médiation) sans aborder la notion du conflit, d’où l’importance de montrer et d’analyser comment nous l’approchons, comment nous le traitons et le réglons. C’est tout l’intérêt de cet ouvrage, qui met en évidence lien pédagogique entre conflit, négociation et médiation.
Le conflit est partout dès lors que s’affrontent deux volontés, deux intérêts contradictoires, deux visions du monde. Il est parfois salutaire quand il permet d’avancer, de modifier nos routines, de prendre conscience de nos défaillances, des violences que nous infligeons aux autres. Il peut être aussi délétère, dévastateur, quand il nous précipite dans les tranchées de l’adversité. Il faut alors mobiliser des ressources intellectuelles, cognitives, psychologiques pour lui faire face, recourir à des processus qui permettent de trouver la quiétude et de bâtir sereinement un avenir.
La négociation et la médiation représentent les chevilles ouvrières de ce travail sur et avec le conflit, parfois douloureux mais salutaire car il nous rend plus vigilants, plus sensibles aux autres et plus conscients de la portée de nos actes. Leur rôle dans le jeu social n’a probablement jamais été aussi pertinent que dans nos sociétés post-modernes, mondialisées, déterritorialisées, détemporalisées, dématérialisées...
Avec la participation de Christophe BAROCHE, Linda BENRAIS, Béatrice BLOHORN-BRENNEUR, Jean-Pierre BONAFE-SCHMITT René BOUTIN, Alban DE JOUSSINEAU, Jacques FAGET, Séverine GODARD, Virginie GRAND, Jean-Edouard GRESY, Camille KUYU, Étienne LE ROY, Philippe LOISEAU, Marthe MARANDOLA, Farzaneh PAHLAVAN, Jacques SALZER, Martine SEPIETER, Arnaud STIMEC, Christian THUDEROZ, Hubert TOUZARD, Mario VARVOGLIS, Dimitri VASILJEVIC

L'autonomie est aujourd'hui la priorité des politiques sociales, le maître-étalon de la vulnérabilité des publics dans nos sociétés compétitives, et l'ambition de toute mesure d'accompagnement. Il faut que l'individu sorte de sa dépendance - ce négatif de l'autonomie - pour devenir, enfin, "autonome". Le modèle est si communément admis qu'on ne le questionne plus. Il existe pourtant d'autres approches.
Cet ouvrage propose un retour critique sur le couple autonomie-dépendance qui forme le socle inconscient des politiques sociales, et un tableau des alternatives qui s'expérimentent aujourd'hui. A partir d'études de cas, nous mettons en évidence plusieurs paradoxes de l'autonomie, entre injonctions politiques et aspirations des publics à l'autodétermination. Nous explorons ensuite des pratiques issues de la société civile : dans les squats ouverts, les mouvements coopératifs, chez les " Makers " ou la communauté d'Emmaüs émergent des modes de solidarité et d'échange inédits, où l'autonomie n'est plus conçue comme un envers de la dépendance, mais comme la liberté de choisir ses interdépendances.