PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
A partir de son expérience clinique, l'auteure analyse les liens entre les troubles des conduites alimentaires et les représentations du corps des femmes. La prolifération spectaculaire des images, jusqu'aux images de soi produites par soi, via les réseaux sociaux, et leurs simulacres que sont les images retouchées déterminent une relation pathologique entre la femme et son propre corps. Ainsi les troubles des conduites alimentaires permettent de mieux saisir notre époque où l'image, le corps, la mode, la beauté et le paraître constituent les termes de l'inscription postmoderne des sujets : comment les femmes se situent-elles par rapport à un corps pris dans les attentes sociales ? Comment s'en accommodent-elles ? Comment certaines, en parodiant jusqu'à la caricature cette idéalisation extérieure à leur propre chair, en font-elles le sacrifice ? Car tel est aussi le destin des troubles alimentaires comme pathologies de l'image : commettre le sacrifice du corps afin d'atteindre l'idéal éphémère d'une beauté contemporaine.
Les groupes d'entraide mutuelle (GEM) sont des associations loi 1901 et des lieux autogérés ouverts 35 heures par semaine, constitués par des personnes souffrant de handicap psychique. Il en existe 650 (fin 2021) en France qui regroupent quelque 35 000 adhérents. Ils sont répartis de façon à peu près équilibrée sur l'ensemble du territoire à raison d'un GEM tous les 10 à 50 kilomètres et de 1 à 10 GEM par département selon leur densité.
Introduits par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées psychiques et obéissant à un cahier des charges précis, ils sont des outils d'insertion dans la cité, de lutte contre l'isolement et de prévention de l'exclusion sociale pour les personnes en grande vulnérabilité psychique. Stefan Jaffrin a parcouru plus d'une cinquantaine de départements pour explorer les GEM au jour le jour et comprendre leur fonctionnement, leurs forces et leurs faiblesses, mais aussi leur diversité et leurs liens avec d'autres dispositifs existants (clubs thérapeutiques, accueil familial, club-houses).
"Stress", "burn out" ou "charge mentale" : les XXe et XXIe siècles ont vu une irrépressible extension du domaine de la fatigue. Les épuisements s'étendent du lieu de travail au foyer, du loisir aux conduites quotidiennes. Une hypothèse traverse ce livre : le gain d'autonomie, réelle ou postulée, acquis par l'individu des sociétés occidentales, la découverte d'un "moi" plus autonome, le rêve toujours accru d'affranchissement et de liberté ont rendu toujours plus difficile à vivre tout ce qui peut contraindre et entraver.
Que nous est-il arrivé? Ce livre novateur révèle une histoire encore peu étudiée, riche de métamorphoses et de surprises, depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours. Les formes "privilégiées" de fatigues, celles qui mobilisent les commentaires, celles qui s'imposent en priorité aux yeux de tous, évoluent avec le temps. Les symptômes de la fatigue se modifient, les mots s'ajustent ("langueur", "dépérissement", "pénibilité"...).
des explications se déploient, des degrés se précisent, des revendications se font jour. Un parcours passionnant qui croise histoire du corps et de sensibilités, des structures sociales et du travail, de la guerre et du sport, jusqu'à celle de notre intimité. Pour éclairer tout autrement notre présent.
Livre de Juliette Rigondet, édité par Fayard, publié en 2019.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accueil familial thérapeutique, Soin, Handicap psychique, Approche historique, Témoignage, Famille d'accueil, Usager, Vie quotidienne, Psychiatrie
A la fin du XIXe siècle, face à la faillite de l'asile où l'on retient, plus qu'on soigne, les " aliénés " dans des établissements surpeuplés, des psychiatres réfléchissent à une solution alternative. Pourquoi ne pas faire sortir de ces hôpitaux les " incurables tranquilles " en les installant, contre rétribution, dans des familles, à la campagne ? Le conseil général de la Seine décide, en 1891, de tenter l'expérience.
Un an plus tard, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est choisie pour accueillir, " à titre d'essai " , la première " colonie familiale pour aliénés " en France. L'essai est si concluant que le nombre de familles prêtes à héberger des patients augmente de façon exponentielle. En 1913, la colonie de Dun compte plus de 1 000 malades mentaux pour environ 4 000 habitants. Appelé aujourd'hui " Accueil familial thérapeutique " , ce mode de soins existe toujours à Dun, même si les patients y sont moins nombreux qu'autrefois.
En s'appuyant sur les archives hospitalières et sur des témoignages de patients, de familles d'accueil, de villageois, Juliette Rigondet raconte l'histoire de ce lieu à part dans la psychiatrie française et reconstitue l'existence de ces hommes et de ces femmes qui ont fait partie, jusqu'à leur mort, de la vie quotidienne des Dunois. Elle nourrit ainsi la réflexion sur ce que notre société fait des " fous " et de l'Autre.
"Dans un contexte marqué en France par le clivage entre le sanitaire et le médico-social, la loi « Handicap » du 11 février 2005 a introduit dans les faits le handicap psychique, déjà porté depuis longtemps par les associations familiales et par certains acteurs de la psychiatrie. En encourageant la prise en compte de la vie quotidienne des personnes souffrant de troubles psychiques sévères, cette reconnaissance symbolique a trouvé un écho certain dans les pratiques médico-sociales et a renouvelé la recherche en sciences sociales du handicap et de la santé. Mais dix ans après, quen est-il des pratiques professionnelles dans un champ qui bouscule les cloisonnements traditionnels entre les univers du handicap et celui de la maladie mentale ?
L'abord du handicap psychique implique des remaniements en profondeur des pratiques de santé, dont lenjeu est le dépassement du modèle médical de la maladie au profit dun véritable changement de la culture des soins et de laccompagnement : construire un devenir favorable avec la perspective du rétablissement, penser les patients comme des citoyens aux prises avec des institutions , développer des méthodes dévaluation intégrant le point de vue des sujets, élaborer des outils danalyse économique prenant en compte les valeurs des individus ou des collectifs de proches.
Ce travail collectif met en évidence cette dynamique qui, adossée à une éthique humaniste, pousse acteurs de terrain et chercheurs à sortir de leurs cultures respectives pour se rejoindre autour d'un véritable projet social et politique."
Ce livre analyse le chemin parcouru par les intéressés eux-mêmes entre la disqualification des « fous » et la prise de parole des « usagers » afin d’éclairer les concepts en œuvre dans le mouvement d’émancipation des personnes en souffrance psychique.
Peut-on considérer les fous, non plus comme des personnes à part, mais comme des personnes à part entière ? En interrogeant les concepts dans une démarche étayée tant par la recherche philosophique et historique que par la parole des intéressés, l’ouvrage s’inscrit dans le mouvement des mad-studies qui reste, en France, à développer. Si la disqualification a longtemps été le sort des « fous », comment la comprendre pour mieux la contester ?
Porté par un souci constant de mieux comprendre les patients atteints de psychoses au long court, il tente d'en éclairer les mécanismes profonds en se référant aux études sociologiques et surtout psychanalytiques de diverses écoles. Le rôle des équipes infirmières, en contact plus étroit avec les patients que ne peut l'être les médecins, apparait un apport incontournable dans la cohérence théorique et la pratique des soins et du suivi des patients. Des exemples cliniques permettent de mieux comprendre l'indispensable étayage d'une psychologie des profondeurs, dont une compréhension partagée est le minimum exigible pour qu'une équipe soit solidaire et stable dans sa pratique. Trois expériences différentes en centres hospitaliers relatent les difficultés, le temps nécessaire pour atteindre cette cohérence. L'incidence de la psychanalyse sur la conduite d'un service, sur la qualité des liens qui s'y nouent et sur la vie même de l'auteur est un témoignage des modifications qu'une analyse personnelle peut induire dans la pratique des soins et le regard sur l'existence.
"Le groupe des schizophrénies - prototype des psychoses - représente un ensemble de maladies neuropsychiques fréquentes (environ 1 % de la population), causes de handicap, de souffrances et de comportements suicidaires. Elles débutent tôt dans la vie et évoluaient autrefois classiquement vers un état déficitaire. De nouvelles ressources thérapeutiques - médicamenteuses et psychosociales - ont démontré leur efficacité. L'ambition actuelle est de dépister précocement les enfants et les adolescents à risque, de prévenir ou de traiter les premiers épisodes pathologiques et d'éviter l'évolution - naguère considérée comme inéluctable - vers une détérioration de la personnalité."