Livre de Rémi Casanova, Françoise Marie Nogues, Pierre Delion, édité par Presses universitaires du Septentrion, publié en 2018.
Mots clés : Bouc émissaire, Victime, Concept, Violence institutionnelle, Approche historique, Stigmatisation, Média, Harcèlement moral, Institution, Analyse institutionnelle, Protection de l'enfance, Incasable, MECS, Analyse de la pratique, REAAP, Stéréotype, Linguistique, Racisme, Travail, Élève
C'est un véritable origami que les auteurs déplient à travers des époques, des personnages, des disciplines divers. Que retenons-nous ? Que le bouc émissaire est un processus inévitable, intemporel et universel. Alors quel intérêt à le décrypter si on n'y peut rien ? C'est le pari assumé par Rémi Casanova et Françoise-Marie Noguès : agir sur le bouc émissaire, quitte à plonger au coeur des tabous si l'intensité de la crise l'exige, au-delà des contextes et des déterminismes.
Facteur de division et de réconciliation, de déclencheur et de régulation des conflits : le processus du bouc émissaire est la clé indispensable au fonctionnement de chaque groupe, de toute institution. Stigmatisé, désigné, accusé, innocent(é), tête-de-turc, victime d'un pervers narcissique, souffre-douleur, sacrifié, totemisé, instrumentalisé, harcelé, isolé, culpabilisé : il est avant tout l'un de nous, assigné à porter, à transformer, depuis la nuit des temps, les fautes de l'ensemble du groupe.
Pierre Delion le suggère dans la préface, ce livre s'adresse à tous ceux qui se soucient de "l'être avec l'autre ; à un moment où l'hypertrophie des egos atteint des sommets inégalés ".
Livre de Agnès Vandevelde Rougale, Gilles Herreos, édité par Erès, publié en 2017.
Mots clés : Risque professionnel, Sociologie, Anthropologie, Théorie, Management, Organisation, Relation professionnelle, Conditions de travail, Souffrance psychique, Langage, Discours, Idéologie, Parole, Déni, Émotion, Violence, Psychologie du travail, Analyse institutionnelle, Linguistique, Symbolique, Pouvoir, Résistance, Confiance, Psychologie sociale
Comment dire le mal-être au travail ? Que faire des émotions ressenties au travail, celles quon ne peut pas exprimer parce quon se révèlerait « trop sensible », ou pas suffisamment « performant » ni « professionnel » ? Comment dire la peur, celle qui est jugée « irrationnelle » ? Considérés comme des « ressources humaines », les travailleurs narrivent plus à donner du sens à ce quils vivent.
Nourri dune recherche socio-anthropologique, cet ouvrage présente une analyse du langage utilisé dans le management en articulant les registres de la pensée, de léprouvé et de laction. Avec des illustrations saisissantes et des références théoriques diversifiées, lauteur analyse les dévastations quoccasionne le management moderne en toute tranquillité, en toute impunité :celui-ci ne provoque pas seulement du mal-être au travail. Par lutilisation de sa novlangue, il participe aussi et surtout au corsetage des imaginaires, au façonnage des univers symboliques, au formatage des émotions, à lécrasement des intelligences individuelles et collectives.
Agnès Vandevelde-Rougale ne se contente pas de démonter le processus dintériorisation du discours dominant, elle souligne le potentiel de résistance de lindividu et les voies qui soffrent à lui pour se dégager de ces entraves langagières et faire face à la violence plus ou moins ordinaire à luvre dans les organisations.
Diplômée de lÉcole supérieure des sciences commerciales dAngers et docteure en anthropologie et sociologie, Agnès Vandevelde-Rougale est socio-anthropologue, chercheure associée au Laboratoire de changement social et politique (université Paris Diderot-Paris 7), membre du Comité de rédaction de la revue ¿Interrogations?, membre du Conseil dorientation du Réseau international de sociologie clinique, membre du Bureau du réseau thématique « sociologie clinique » de lAssociation française de sociologie.