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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Disparaître de soi : une tentation contemporaine

Livre de David Le Breton, édité par Métailié, publié en 2015.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, État dépressif, Identité, Soi, Absence, Anonymat, Personnalité, Fatigue, Mélancolie, Adulte, Adolescent, Errance, Espace, Relation, Altérité, Symbiose, Internet, Réel, Sommeil, Activité, Anorexie, Addiction, Psychotrope, Maladie d'Alzheimer, Vieillissement, Subjectivité

Nos existences parfois nous pèsent. Même pour un temps, nous aimerions prendre congé des nécessités qui leur sont liées. Se donner en quelque sorte des vacances de soi pour reprendre son souffle. Si nos conditions d'existence sont sans doute meilleures que celles de nos ancêtres, elles ne dédouanent pas de l'essentiel qui consiste à donner une signification et une valeur à son existence, à se sentir relié aux autres, à éprouver le sentiment d'avoir sa place au sein du lien social.
L'individualisation du sens, en libérant des traditions ou des valeurs communes, dégage de toute autorité. Chacun devient son propre maître et n'a de compte à rendre qu'à lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à lui-même, à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment d'insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se sent d'autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de sa communauté.
Dans une société où s'impose la flexibilité, l'urgence, la vitesse, la concurrence, l'efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s'ajuster aux circonstances, assumer son autonomie. Il ne suffit plus de naître ou de grandir, il faut désormais se construire en permanence, demeurer mobilisé, donner un sens à sa vie, étayer ses actions sur des valeurs.
La tâche d'être un individu est ardue, surtout s'il s'agit justement de devenir soi. Au fil de ce livre, j'appellerai blancheur cet état d'absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi sous une forme ou sous une autre à cause de la difficulté ou de la pénibilité d'être soi. Dans tous les cas, la volonté est de relâcher la pression. Il s'agit ici de plonger dans la subjectivité contemporaine et d'en analyser l'une des tentations les plus vives, celle de se défaire enfin de soi, serait-ce pour un moment.
Sous une forme douloureuse ou propice, cette étude arpente une anthropologie des limites dans la pluralité des mondes contemporains, elle s'attache à une exploration de l'intime quand l'individu lâche prise sans pour autant vouloir mourir, ou quand il s'invente des moyens provisoires de se déprendre de soi. Les conditions sociales sont toujours mêlées à des conditions affectives. Et ce sont ces dernières qui induisent par exemple les conduites à risque des jeunes dans un contexte de souffrance personnelle, ou qui font advenir la dépression, et sans doute la plupart des démences séniles.
Si souvent les approches psychologiques occultent l'ancrage social et culturel, celles des sociologues délaissent souvent les données plus affectives, considérant les individus comme des adultes éternels, n'ayant jamais eu d'enfance, ni d'inconscient, ni de difficultés intimes. La compréhension sociologique et anthropologique des mondes contemporains peut ressaisir la singularité d'une histoire personnelle en croisant la trame affective et sociale qui baigne l'individu et surtout les significations qui alimentent son rapport au monde.
Telle est la tâche de ce livre.

Les enfants et l'alcoolisme parental : La question de la transmission et l'apport de la fratrie comme modèle thérapeutique

Livre de Blandine Faoro Kreit, Chantal Dermine, Elisabeth Duchêne, Silvia Erice, et al., édité par Erès, publié en 2011.

Mots clés : Alcoolisme, Santé mentale, Génétique, Parents, Enfant, Fratrie, Traumatisme, Honte, Thérapie, Approche systémique, Désintoxication, Addiction, Hospitalisation, Adolescent, Adulte, Histoire familiale, Approche clinique

Alors que l'alcoolisme est un phénomène qui touche une famille sur quatre, la souffrance des proches, et particulièrement des enfants, est peu envisagée dans le champ de la santé mentale. Cette affection entraîne une telle honte pour celui qui la vit ou la côtoie au quotidien qu'elle encourage au silence, au déni, à l'isolement et au secret.
Des intervenants en alcoologie, psychologues, psychiatres, réunis en réseau (réseau Dépendance Bruxelles-Est) abordent, dans cet ouvrage, la problématique des enfants de parents alcooliques, quel que soit leur âge (enfants, adolescents, adultes). S'appuyant sur leur formation psychanalytique ou systémique, ils ont développé des consultations thérapeutiques en fratrie. Leur objectif est de briser l'isolement intrafamilial et de ranimer les ressources fraternelles pour le déploiement psychique de chacun ; ce qui constitue le meilleur gage pour prévenir la répétition de la problématique alcoolique dans ces familles. Grâce à de nombreux exemples, ils témoignent de cette expérience clinique originale et questionnent la transmission psychique et neurobiologique de l'alcoolisme.
« Cet ouvrage est porteur d'un espoir thérapeutique précieux, car on assiste ici à des retrouvailles particulièrement émouvantes entre frères et sœurs. Des expériences de partage deviennent possibles, des rencontres se réalisent, alors que celles-ci étaient toujours compromises par la violence portée à la subjectivité de chacun. Chacun prend conscience de la manière dont les autres et lui-même ont pu composer avec la souffrance vécue. L'intégration progressive de l'histoire familiale, avec ses traumatismes et aussi ses moments heureux, conduit à un apaisement des tourments et des angoisses. Un tel travail clinique relève autant du soin psychique que de la prévention. » Albert Ciccone

Blandine Faoro-Kreit est psychologue et psychanalyste, membre de la Société belge de psychanalyse et de l'Association psychanalytique internationale. Elle est coordinatrice du réseau Dépendance Bruxelles-Est. Depuis une vingtaine d'années, elle développe une clinique particulière dans le domaine des addictions au service de santé mentale du centre Chapelle-aux-Champs, à Bruxelles (service de psychiatrie UCL). Elle est formatrice à l'Institut de formation à l'intervention en santé mentale (IFISAM).