Livre de Nicolas Duvoux, Arnaud Lechevalier, Léa Lima, et al., et al., édité par la Découverte, publié en 2022.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Pauvreté, Retraite, Marché du travail, Politique familiale, Santé publique, Handicap, Autonomie, Aidant familial, Vieillissement, Sociologie, Institution, Culture, État, Genre, Non-recours, Évaluation, Financement, Solidarité, Protection sociale
Assurance maladie, crèches, hôpitaux, accompagnement des personnes sans emploi... , les politiques sociales sont autant de droits, prestations et services auxquels la quasi-totalité des membres d'une société font appel tout au long de leur vie. Régulées par une multiplicité d'acteurs et actrices, politiques et prestations sociales font souvent l'objet de débats publics, dont l'intensité est liée aux intérêts qu'elles mettent en jeu et aux valeurs qu'elles engagent.
La protection sociale et les politiques sociales absorbent en outre près d'un tiers de la richesse nationale en France. Il s'agit donc d'un domaine clé pour la qualité de vie des personnes, pour la stabilité de nos sociétés et l'orientation du développement économique. Cet ouvrage propose une analyse approfondie des politiques sociales, en éclairant la construction des problèmes publics. Il développe sur ces poli-tiques une perspective informée par les sciences sociales, attentive à la fois aux acteurs et actrices qui font ces politiques, aux normes qu'elles véhi-culent, aux luttes et intérêts qu'elles engagent.
A ce titre, il s'adresse aux personnes qui ont fait des politiques sociales leur profession, au monde de la recherche, ainsi qu'aux étudiants et aux étudiantes.
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Livre de Jérôme Camus, Frédéric Chateignier, édité par Ed. du croquant, publié en 2018.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social, Pouvoir, Accompagnement social, Posture professionnelle, Travail, Travailleur social, Parentalité, Citoyenneté, Assistant de service social, Politique familiale, Animation sociale, Militantisme, Profession
De nombreux travaux ont mis en évidence les transformations que subit le travail social sous l'impulsion de la libéralisation des politiques publiques. La montée de la pensée managériale a ainsi conduit, au nom de l'efficacité des dispositifs et de la mesure de celle-ci, à la mise en concurrence des institutions via la multiplication des appels d'offre et l'extension des financements sur projet. L'une des conséquences les plus marquantes réside sans doute dans l'érosion progressive de la qualité des emplois, la multiplication des contrats courts, à durée déterminée, y compris les stages et autres quasi-emplois comme peuvent l'être les missions de service civique, ou encore le morcellement des durées de travail, contribuant à fragiliser le statut et les rapports aux métiers des professionnel.le.s. A l'intérieur des institutions, cette marginalisation produit une transformation des tâches et de l'organisation du travail. Qu'on pense, par exemple, à l'imposition des procédures d'évaluation (fiches, questionnaires, dossiers informatisés) qui, en plus d'écarter le salarié des interactions avec les ayant-droits, conduit à l'intériorisation de cet impératif évaluatif en imposant ses propres critères d'efficacité.
L'individualisation des problèmes sociaux, qu'il s'agisse de criminalisation de la pauvreté ou de psychologisation des comportements, s'insinue ainsi dans les rapports aux métiers des professionnel.le.s. Le succès, notamment, de la catégorie de « vulnérabilité », qui situe la cause du destin des individus dans leur capacité à se saisir des « opportunités » qui leur permettront de résister à la dureté de la vie, est emblématique d'une tendance à mettre au rebut les explications en termes de rapports sociaux et d'inégalités (« certains s'en sortent »), au profit de la responsabilité personnelle.