Les professionnels de la petite enfance ont une mission extraordinaire : celle d’accompagner chaque tout-petit accueilli dans son développement harmonieux, apaisé et sécurisé. Conscients de cela, ils démontrent une volonté de toujours faire au mieux : pour les jeunes enfants, leurs parents comme pour l’équipe de la structure.
Pour autant, le quotidien n’est pas toujours évident… Des questionnements, des doutes, des remises en question : « et si j’avais fait cela… », « et si j’avais dit cela… ». Les savoirs se heurtant parfois au rythme des journées et de la collectivité, le sentiment peut exister de n’avoir pas su porter le bon regard sur une situation, d’avoir été dépassé, de ne plus parvenir à prendre une juste distance…
Des situations ordinaires de la vie quotidienne peuvent peser, mettre à mal le plaisir des uns et des autres et, plus encore, altérer le bien-être de tous.
Et si alors nous prenions le temps de retrouver du sens, de repenser nos pratiques, nos actions, nos paroles comme de renouveler notre regard ?
En partant de scénettes directement issues de vécus en structure d’accueil, cet ouvrage invite à cheminer pour se sentir pleinement acteur, apte à répondre comme nous souhaiterions le faire… et à transformer ce qui peut être souffrance en plaisir et bien-être au travail.

C’est au milieu des années 1970 que des Québécoises, décidées à sortir le phénomène de la sphère privée, ont mis sur pied les premières maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Levant le voile sur la violence des hommes à l’endroit des femmes dans les couples, problème longtemps compris comme étant d’ordre familial, elles ont développé des ressources permettant d’accueillir celles qui désiraient se soustraire à l’emprise de leur agresseur. Les maisons d’hébergement se sont ainsi imposées comme l’une des plus importantes réponses du mouvement féministe à cette problématique, au Québec et ailleurs.