Gestion financière, rationalité organisationnelle, démarche évaluative ne sont plus suffisantes pour penser et mettre en œuvre aujourd’hui la direction d’une institution sociale. L’auteur propose aux dirigeants une boussole pour revisiter les fondamentaux de la fonction et les réactualiser à l’aune des mutations contemporaines.
Dans un environnement incertain et contraignant, un management par la norme et la procédure peut sembler un mode opératoire pertinent pour des dirigeants soumis à une pluralité d’injonctions, souvent paradoxales.
À l’heure où le secteur social et médico-social se doit d’innover pour faire face aux mutations contemporaines, cette option constitue, en fait, une impasse risquant d’aggraver la crise d’attractivité de ce domaine où les professionnels ont besoin de trouver du sens à leur engagement. Le défi est de penser et mettre en œuvre au quotidien un management du travail vivant, articulé à des notions telles que le consentement, le don, la résonance, l’institution, la clinique, la délibération…
Si l’auteur soutient la nécessité d’une expertise refondée et actualisée, il s’attache à explorer l'expérience humaine qu'impose la direction d'une institution sociale et médico-sociale et qu’il conçoit comme un exigeant gouvernement de soi.
Diriger, c’est s’exposer à des remises en cause répétées et à des épreuves déstabilisantes, mais cela constitue une remarquable opportunité existentielle, un véritable chemin d’humanisation, une aventure humaine pleine et entière.

Qu'en est-il de la gestion des faits religieux, et par extension de l'application de la laïcité, dans les institutions socio-éducatives ? Telle est la question que pose cet ouvrage qui montre, à partir des situations auxquelles sont confrontées les équipes de direction, comment celles-ci abordent la question religieuse et la laïcité dans leurs établissements et services. Chercheurs en sciences humaines, formateurs et praticiens ayant une bonne connaissance du secteur social et éducatif, se sont associés pour aborder les faits religieux et la laïcité sous l'angle de leurs usages et non des idéologies, pour que ces questions ne restent pas l'objet d'un impensé ou de polémiques stériles.
Il s'agit aussi de permettre aux responsables d'institutions de disposer d'éclairages, qui orientent leurs pratiques de direction et d'encadrement d'équipes dans le respect de la loi et des personnes accompagnées, afin que chacune d'entre elles puisse être considérée comme citoyenne à part entière, et en capacité d'agir comme telle.

Philippe Gaberan fait ici le pari de restaurer la figure de l'adulte éducateur dont les trois figures emblématiques, le père, le professeur et l'éducateur spécialisé sont mises à mal par un libertarisme dont la logique n'est pas seulement économique, mais aussi idéologique dans sa tentative d'effacer ce qui fait l'humanité de l'homme. Loin de céder à une vision pessimiste de l'avenir, l'ouvrage se veut porteur d'un projet autant politique que pédagogique. Les trente préconisations proposées ici constituent une exhortation joyeuse à l'apprentissage de cette posture d'adulte éducateur et à son exercice au sein non plus d'institutions mortifères, familles, écoles et structures spécialisées encloses sur elles-mêmes, mais d'une toile réticulée d'acteurs exaltant le devenir de l'être et exultant le plaisir à être...