Le secteur médico-social connait depuis plusieurs années de nombreux changements en lien direct avec les évolutions de son environnement économique, politique et législatif. Si ces évolutions se traduisent notamment par la mise en ouvre de dispositifs centrés sur les droits des usagers et une recherche manifeste de la qualité des services auprès des personnes en situation de handicap, elles induisent aussi de nombreux changements en termes de management auprès des équipes de professionnels.
En effet, les notions d'évaluation, de démarche qualité, d'appels à projet, de prestations de services, de coopérations sont venues, entre autres, bousculer voire bouleverser certaines pratiques existantes. Des réactions d'appréhension voire d'opposition se sont levées pour faire face à un prétendu risque de « normalisation », de « marchandisation » d'un secteur tourné vers la relation d'aide et l'accompagnement de personnes en difficultés.
Le « management du changement » est devenu une notion omniprésente et centrale des pratiques managériales d'un secteur profondément attaché aux notions de valeurs et d'éthique. Parallèlement, la question du bien-être au travail, notamment à partir des conditions de travail et de la prévention des risques professionnels, est venue depuis quelques années interpeler de manière un peu plus forte les cadres dirigeants du secteur quant à leurs modes de management. Alors, comment articuler, en termes de management, les évolutions du secteur et les notions de valeurs et d'éthique qui lui sont si chères ? Comment mettre en ouvre, concrètement, un management cohérent et adapté aux conditions de travail et à la mission des professionnels ? Comment favoriser le bien-être au travail et participer pleinement à la mise en place d'un service de qualité auprès des usagers ? Cet ouvrage propose de partir de ce questionnement pour aborder et développer la notion de « management bienveillant ».
Apparue hors champ du médico-social, dans un contexte de crise économique et d'évènements dramatiques survenus dans de grandes entreprises, cette notion de bienveillance en management se développe progressivement et tente de réconcilier des impératifs économiques avec la reconnaissance essentielle de la place de l'homme dans le système. Alors, comment mettre en ouvre un management dit « bienveillant » dans un établissement du secteur médico-social ? Et avant tout, qu'est-ce que signifie vraiment un « management bienveillant » ? À partir d'une recherche documentaire, de l'expérience professionnelle de l'auteur et de l'interview de directeurs et directrices du secteur, cet ouvrage propose une aventure à la découverte de cette notion de « management bienveillant » en établissement médico-social.

Les débats sur la politique de santé mentale se déploient en tous sens : sur la "sécurité", sur l'insuffisante prévention de la récidive, sur le manque d'accès au soin, sur les dérives technocratiques, sur les atteintes à la dignité de la personne humaine, sur les soins les plus efficaces. Plus généralement, le langage de la santé mentale et de la souffrance psychique est devenu un des vecteurs les plus habituels pour parler des tensions sociales ou des troubles existentiels. Enfin, la question du soin est instrumentalisée dans le cadre d'une pratique émotionnelle de la politique. En même temps, la psychiatrie comme discipline médicale est confrontée aux impératifs gestionnaires de la rigueur budgétaire. Face à l'extension de diverses formes de souffrance psychique, la psychiatrie est appelée à devenir l'acteur central d'une politique de "santé mentale", dont les tentatives de rationalisation ne sont pas sans susciter de multiples débats. Ces questions ont été jusqu'ici peu étudiées par les sociologues. Le présent ouvrage en propose une description et une analyse synthétique. Comment se construit une politique de santé mentale ? Quels en sont les acteurs ? Les outils ? Les enjeux ? Les connaissances ? Quelles controverses traversent aujourd'hui son champ ? Ces différents angles d'analyse mettent en évidence les incertitudes propres à notre modernité tant sur la construction des subjectivités que sur les conceptions politiques et éthiques du lien social.