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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Du sentiment d’insécurité à l’état sécuritaire

Type de fiche
Livre
Auteur(s)
Philippe Robert, Renée Zauberman
Editeurs
le Bord de l’eau, Lormont
Collection
Clair & Net
Date de publication
2017
isbn
9782356875044
Pagination
125 p.
Etiquettes de collation
graphiques
Mots-clés Prisme
Insécurité, État, Peur, Précarité, Politique, Politique de la ville, Répression
Résumé

Insécurité et peur du crime sont constitutifs du fonds de commerce de l’extrême-droite. L’insécurité est devenue, en trente ans, omniprésente dans le débat public… Les attentats terroristes ont porté le thème à l’incandescence. La théorie des réfugiés qui tentent de gagner l’Europe accroît encore la tension. Le rejet xénophobe qu’elle suscite contribue à fusionner la peur du délinquant et celle du terroriste dans une crainte de l’immigré. Les territoires où l'insécurité prospère ne sont pas toujours ceux où la délinquance fleurit le plus ; les plus insécures ne sont pas toujours les plus exposés. L’insécurité ne se développe pas nécessairement à cause de la criminalité, mais souvent plutôt à propos d’elle.

Pour s’écarter d’un essayisme flou, les auteurs analysent les données précises sur les peurs et la préoccupation sécuritaire. Sur un tel socle, il est ensuite possible de pointer les mécanismes de l’insécurité et de chercher les couches sociales qui y sont sensibles. Jouer de l’insécurité est d’autant plus tentant pour les politiques comme pour les médias qu’elle a de profondes résonances sociales. La droite – tenaillée par la concurrence de l’extrême-droite – hésite de moins en moins à s’emparer de l’insécurité pour en faire un outil de gouvernement. La gauche, faute d’être parvenue à définir une politique efficace de sécurité, s’est réfugiée dans une position assez inconfortable où elle cherche avant tout à échapper à l’accusation de laxisme. Ne voit-on pas s’installer finalement un État sécuritaire ? Dans l’état de fragilité de nos démocraties, n’est-ce pas céder à un jeu dangereux ?
Sociologues – tous deux directeurs de recherches au CNRS – Philippe Robert et Renée Zauberman travaillent de longue date sur l’insécurité et la mesure de la délinquance au sein du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Ils dirigent actuellement un Observatoire scientifique du crime et de la Justice (www.oscj.cesdip.fr)[présentation de l'éditeur]