Manon est une adolescente de 12 ans. Elle a perdu la vue deux ans auparavant. Emma a 8 ans et découvre le monde sans le voir. Emma et Manon vivent dans le même monde que nous, mais elles le perçoivent différemment et c’est là, dans ce rapport différent au quotidien et aux espaces que nous entraîne le film. Entourées de leurs parents et des professionnels qui les accompagnent elles doivent apprendre à grandir avec leur handicap en faisant des apprentissages nécessaires pour l'acquisition d'un maximum d'autonomie : apprentissage du braille, se repérer dans l'espace par la connaissance de cet environnement. La petite fille est encore hésitante car dans l'angoisse de ces apprentissages tandis que la jeune fille bénéficiera de l'aide d'un chien guide.

L'’Institut Médico Educatif de Villeneuve d’Ascq accueille les enfants polyhandicapés qui cumulent déficience intellectuelle et handicap physique sévère. Le réalisateur pose un regard attentif sur ces enfants en face à face : « Je retrouve le temps du regard, vous m'’offrez l'’enfance comme le temps de la promesse », nous dit-il. Sans commentaire, il nous donne à voir la vie de ces enfants. La communication se fait par des petits riens, des petits signes, quelques sourires pendant les jeux et les phases d'’exploration. Les éducateurs, complices des enfants cherchent à favoriser la découverte de leurs sens ; l'’échange est ténu mais finalement proche de l’'essentiel, l’'amour et le respect.