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Réponses 61 à 70 sur un total de 907

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Une parentalité sous contraintes. Les mères face au placement pénal de leur enfant

Article de Manon Veaudor

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 209-226.

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant placé, Mère, Famille, Parentalité, Relation enfant-mère, Isolement, PJJ, Protection de l'enfance, Sanction pénale, Famille monoparentale, Fratrie, Placement

Le placement pénal des mineur·es conduit à une situation particulière d’empêchement du rôle maternel. Il engage les mères devant les institutions sociojudiciaires et les conduit à réorganiser leur rythme de vie en l’absence de leur enfant. À partir d’entretiens conduits auprès de mères dont l’enfant a fait l’objet d’une mesure de placement, cet article interroge ce que l’éloignement sous la contrainte pénale fait à ces femmes. Il met en évidence les attentes contradictoires que le travail éducatif fait peser sur elles. Ni juges ni protectrices, elles doivent faire face aux injonctions institutionnelles sans mettre en péril la relation avec leur enfant. Elles doivent également procéder à un travail de réorganisation du lien parental et de la vie familiale. Retrouver une vie familiale plus apaisée, mais aussi du temps et de l’énergie pour les autres enfants, s’accompagne de difficultés nouvelles, notamment lorsque l’éloignement judiciaire dure ou se répète. Il s’agit ainsi de comprendre comment les pratiques et les rythmes de vie de ces familles, aux conditions de vie fragiles, se recomposent sous l’effet de la contrainte pénale.

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Les frontières de la parentalité. Contrôle migratoire et unité familiale

Article de Camille Gourdeau, Laura Odasso

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 189-208.

Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Parentalité, Migration, Couple mixte, Regroupement familial, Titre de séjour

Protégée par le droit national et international, en France, l’immigration familiale est considérée comme une voie facilitée pour accéder aux droits de séjour et suspectée d’engendrer des chaînes migratoires intracommunautaires à la charge de l’État. Depuis les années 1970, elle a ainsi été l’objet de nombreux changements législatifs restrictifs. À la lumière de ce contexte, cet article explore les empêchements que les politiques d’immigration et leur mise en œuvre posent à la vie familiale des personnes en migration, ou voulant migrer. Par une analyse historico-juridique et sociologique et à l’aide d’études de cas concernant la procédure de regroupement familial et la réunion des couples franco-étrangers, trois dimensions clés émergent dans ces configurations. Il s’agit des incongruences entre les catégories administratives et les situations familiales non envisagées par la loi, les frictions entre les temps biographiques et administratifs et la construction de l’indésirabilité. Affectés par ces dimensions et les blocages administratifs, les enfants et leurs intérêts sont peu pris en compte dans les procédures. Face à l’incertitude administrative, les membres de familles déploient des stratégies variées, parfois illégales, pour se réunir. Ainsi, la parentalité semble un impensé dans le droit de la migration qui s’avère être un « droit d’empêchement » pour des familles immigrées et binationales illégitimes aux yeux de l’administration et soupçonnées de détourner les procédures.

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Être parent en droit : des parentalités empêchées

Article de Stéphanie Mauclair

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 45-66.

Mots clés : Enfance-Famille, Parents, Parentalité, Parenté, Filiation, Droit, Compétence, Autorité parentale, Intérêt de l'enfant, Famille, Tutelle

La parentalité n’est pas un terme juridique contrairement au terme de parent qui inscrit un enfant dans une lignée généalogique. Pour autant, la parentalité peut être mobilisée pour désigner une fonction, celle en principe dévolue aux parents de l’enfant. Ainsi, il existerait de prime abord une relation de principal à accessoire entre l’attribution de la parenté par le droit et l’exercice juridique de la parentalité. Toutefois, cette logique peut être remise en cause révélant des situations dans lesquelles la parentalité est empêchée. Certains événements vont ainsi faire obstacle à la parenté entraînant corrélativement l’impossibilité d’exercer la parentalité. D’autres situations vont, au contraire, mettre en avant un décalage entre parenté et parentalité, la parenté étant attribuée sans parentalité ou la parentalité s’exerçant sans parenté. Bien souvent ces situations interrogent sur le fait que la compétence attendue du parent ne repose pas nécessairement sur le père ou la mère de l’enfant au sens du lien juridique de filiation.

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Parentalités contingentes : s'occuper d'un enfant qui n'est pas le sien, un travail maternel non protégé

Article de Marianne Modak

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 151-165.

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Homoparentalité, Statut, Législation, Filiation, Procréation médicalement assistée, Rôle, Séparation, Famille, Implication personnelle, Substitut parental, Généalogie, Norme sociale, Mère, Suisse

Si de nos jours, en Suisse comme en France, la grande majorité des enfants sont élevés par leurs deux parents légaux et en couple, d’autres, toutefois, circulent dans des configurations familiales moins conventionnelles et sont amenés à être pris en charge par des adultes qui, sans être leur père ou mère légitime, dans les faits assument un rôle parental. Vivre au quotidien avec un·e enfant les engage dans une relation parentale que le droit ne reconnaît pas, ni même parfois leur entourage, ce qui peut être une source de vulnérabilité. Certaines personnes, à l’exemple des femmes interviewées dans cet article, vivent douloureusement ce déni de reconnaissance.

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Façonner les intimités. Récit de soi et discours professionnels dans les parcours de candidat·es à l’adoption

Article de Aurélie Aromatario, Louise de Morati

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 67-88.

Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Parenté, Famille, Filiation, Biologie, Travailleur social, Psychologue, Parentalité, Qualification professionnelle, Intérêt de l'enfant, Norme sociale, Homoparentalité, Belgique

Ces dernières années, le domaine de l’adoption en Belgique a connu une formalisation juridique croissante, à l’instar d’un mouvement international consacrant comme pilier légal la notion d’« intérêt supérieur de l’enfant ». La procédure d’adoption est désormais un processus balisé, sélectif, tandis qu’elle est gérée par un milieu associatif qui s’est professionnalisé. Cet article, au travers d’entretiens menés avec des professionnel·les, des candidat·es et des parents adoptants, tend à observer cette procédure comme un prisme privilégié permettant d’analyser non seulement les mutations des définitions de la parentalité et des configurations familiales mais aussi le rôle des acteur·ices de terrain dans l’établissement et le renforcement de ces notions. Ainsi se dégage de cette entreprise « psycho-technocratique » un modèle normatif de « bonne » parentalité, défendu au nom d’une charge émotionnelle liée à l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce modèle est soutenu et renforcé par des outils administratifs et psychologiques de gouvernement des individus, reposant d’une part sur un système de production narrative qui vise au développement de soi et, d’autre part, sur des normes familiales essentialistes et parfois hétéronormatives.

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Les parents face aux pratiques numériques adolescentes

Article de Sophie Demonceaux, Feirouz Boudokhane Lima

Paru dans la revue Dialogue, n° 240, juin 2023, pp. 159-174.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Technologie numérique, Famille, Relation enfant-parents, Contrôle, Communication, Sociabilité, Confiance

Fondée sur une enquête qualitative par entretiens semi-directifs auprès de 28 parents d’adolescents, cette contribution empirique s’intéresse à la parentalité à l’ère du numérique. Elle cherche notamment à se saisir des représentations des parents vis-à-vis des pratiques numériques de leurs adolescents et de la manière dont elles influencent l’écologie relationnelle au sein du foyer. Les résultats mettent en valeur la connaissance (réelle ou fantasmée) qu’ont les parents des pratiques de leurs ados. L’enquête montre que les parents se sentent démunis mais néanmoins conscients de l’importance de leur rôle éducatif. Entre contrôle et négociation, le dialogue parent-enfant autour des questions liées au numérique est devenu incontournable et fait émerger de nouveaux enjeux relationnels.

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Favoriser et accompagner en justice la sortie du silence sur les « violences de l’intime »

Article de Laurence Bégon Bordreuil

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 111-123.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Inceste, Intimité, Violence, Famille, Justice, Réparation

Les violences intrafamiliales ou les violences sexuelles au sein d’une institution, comme entre inconnus, touchent intrinsèquement à l’intimité du corps. Elles seront ainsi ici nommées « violences de l’intime ». Elles constituent des atteintes si graves à l’intégrité physique, psychique et à la dignité des personnes qu’elles conduisent aux mêmes réflexes de silence. La libération actuelle de la parole met au défi la justice. Peut-elle favoriser la sortie du silence ? Comment peut-elle établir les faits et accompagner les victimes ? A-t-elle vocation à réparer et si oui comment ?

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Le silence, le secret et le transgénérationnel

Article de Alberto Eiguer

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 137-149.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Secret, Génération, Temps, Parole, Non-dit, Famille

Cet article étudie les dérives pathologiques du silence et du secret liées au transgénérationnel. Deux domaines sont concernés : la temporalité et la parole. Le sentiment tragique se manifeste par la tendance à la répétition et l’anachronisme, une déformation temporelle où passé et présent sont confondus. Le temps reste immobile ou devient circulaire. Quant à la parole, elle est affectée par ce que l’on appellerait le « non-dit », le « trop dit » ou le « mau-dit » du transgénérationnel. Le non-dit évoque le silence ou le secret, tout en prenant en compte l’occultation de certains faits parce qu’ils suscitent honte et vide mais parfois simplement par prudence, discrétion, souhait de protection de soi ou d’autrui. Le maudit s’associe à l’idée de « part maudite de l’héritage », les sujets se vivant condamnés par la faute ressentie par un autre. Le trop-dit se réfère à ceux qui en parlent à profusion. L’adage « un secret peut en cacher un autre » s’applique ici. Des situations cliniques illustrent ces thématiques : l’analyse d’une patiente névrosée et une thérapie familiale avec un fils adolescent. On y note les effets des difficiles révélations de secrets de famille, poignants, mobilisateurs, ce qui permet la reprise de la croissance et la créativité des patients.

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La théorie du complot est au déni ce que le mensonge est au secret

Article de Jean Louis Le Run, Serge Tisseron

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 151-162.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Famille, Secret, Déni, Mensonge, Agresseur, Inceste, Pédophilie, Réseau social

Le silence en famille ou institution sur les abus sexuels, l’inceste ou la pédophilie renvoie notamment au secret. Dans le prolongement de ses travaux sur ce thème, Serge Tisseron étudie le rôle du déni. Secret et déni sont des mécanismes protecteurs pour le sujet. Ils s’accompagnent fréquemment d’un clivage du moi et d’un mécanisme d’identification à l’agresseur comme l’a décrit notamment Ferenczi. Le déni individuel peut devenir collectif et venir s’inscrire dans une théorie du complot. Celles-ci se développent notamment par le biais des réseaux sociaux où les sujets exposés trouvent des chambres d’échos à leurs fantasmes. Favorisé par les situations traumatiques, le déni du sujet est renforcé par le déni de son groupe d’appartenance, famille ou réseau. Quelques pistes pour aider le sujet qui s’installe dans le déni à en sortir sont abordées en conclusion.

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Et si l’enfant était conté

Article de Sylvie Beyssade

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 82, juin 2023, pp. 101-116.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Famille, Couple, Famille monoparentale, Parentalité, Enfant, Parenté, Éducation, Droits de l'enfant, Approche historique

La famille, durant des siècles, reposait sur le couple, en général marié, qui avait un nombre d’enfants plus ou moins important selon les époques et les contingences. Aujourd’hui, la présence importante de familles monoparentales – une sur quatre en 2020 – modifie ce paradigme qui, même s’il demeure dominant, ne constitue plus un modèle exclusif de référence. Désormais, la famille ne se construit pas uniquement à partir de l’union de deux adultes consentants, mais autour de l’enfant qui occupe une place centrale.

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