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Troubles neurodéveloppementaux et TSA : un silence si particulier

Article de Florent Legendre

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 79-88.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Autisme, TSA, Sens, Communication

En voulant réunir les notions de troubles neurodéveloppementaux (TND) ou de troubles du spectre autistique (TSA) en particulier et le silence, on se heurte à plusieurs notions apparemment contradictoires mais si complémentaires. En passant du silence inexistant et stressant, lorsque l’on évoque les atypies perceptives des personnes TSA, comme l’hypersensibilité auditive, par exemple, au silence incompréhensible et destructeur lié à l’absence de transmission des connaissances, des savoirs et aux manques des formations initiales. Sans oublier le silence pesant, angoissant et tout aussi inexplicable induit par ce manque de mise à jour des connaissances et des avancées sur l’autisme dans les formations et la communication. Cet article traitera donc chacun de ces éléments en apportant, malgré beaucoup d’interrogations, certaines réponses pour à la fois rompre ce silence si déroutant et destructeur et rendre plus facile sa perception et sa compréhension.

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Clinique de l’inceste Le silence des mots est un aveu des plus graves

Article de Samuel Lemitre

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 99-110.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Inceste, Traumatisme, Pédophilie, Filiation, Attachement

L’inceste est un trouble grave de la filiation qui entraîne un véritable chaos générationnel. Il se caractérise par une sexualisation atypique du lien à l’enfant qui désorganise l’attachement, aliène la tendresse et attaque l’identité subjective. Certains parlent de crime généalogique ou de crime contre l’humanisation dont les conséquences sont graves et impactent la santé physique et psychique des victimes durant la vie entière. Les anthropologues parlent d’un phénomène d’invisibilisation du sujet, l’inceste ne suscitant aucun intérêt scientifique, et ce, malgré les premières études de prévalence qui en font une réalité traumatique épidémique. Le discours anthropologique fait émerger un autre néologisme, celui de silenciation, mécanisme d’emprise par lequel les auteurs génèrent chez les enfants un conditionnement par la peur qui bloque les capacités de parole et de mentalisation du traumatisme. En clinique LI (Lifespan Integration), la réponse de stress majeur déclenché par l’activation de mémoires traumatiques permet de situer le trouble de l’inceste dans le cadre des modèles neurobiologiques du stress, de la communication et de l’attachement. Cette approche offre l’intérêt de dégager le trouble de ses enjeux idéologiques et moraux pour l’appréhender comme un nouveau paradigme d’étude des mécanismes de traumatisation complexe.

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Favoriser et accompagner en justice la sortie du silence sur les « violences de l’intime »

Article de Laurence Bégon Bordreuil

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 111-123.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Inceste, Intimité, Violence, Famille, Justice, Réparation

Les violences intrafamiliales ou les violences sexuelles au sein d’une institution, comme entre inconnus, touchent intrinsèquement à l’intimité du corps. Elles seront ainsi ici nommées « violences de l’intime ». Elles constituent des atteintes si graves à l’intégrité physique, psychique et à la dignité des personnes qu’elles conduisent aux mêmes réflexes de silence. La libération actuelle de la parole met au défi la justice. Peut-elle favoriser la sortie du silence ? Comment peut-elle établir les faits et accompagner les victimes ? A-t-elle vocation à réparer et si oui comment ?

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Les aléas du silence transgénérationnel en périnatalité

Article de Elisabeth Darchis

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 125-136.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Héritage, Périnatalité, Transmission, Psychisme, Thérapie familiale, Psychanalyse

Le temps périnatal est une période de nécessaires réaménagements psychiques qui réveillent l’héritage ancien. Mais, dans certaines familles, la loi du silence a organisé des alliances aliénantes de génération en génération, pour éviter le retour de la honte ou de l’effroi traumatique. Des éléments en souffrance de symbolisation, maintenus longtemps sous silence, vont tenter de s’exprimer alors dans des effets fantômes, des bizarreries ou des délires, dont les contenus déguisés tentent de dire l’irreprésentable qui n’a pas été parlé autrefois. Cette période sera aussi une chance pour transformer le passé, notamment dans l’accompagnement psychanalytique de la famille.

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Le silence, le secret et le transgénérationnel

Article de Alberto Eiguer

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 137-149.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Secret, Génération, Temps, Parole, Non-dit, Famille

Cet article étudie les dérives pathologiques du silence et du secret liées au transgénérationnel. Deux domaines sont concernés : la temporalité et la parole. Le sentiment tragique se manifeste par la tendance à la répétition et l’anachronisme, une déformation temporelle où passé et présent sont confondus. Le temps reste immobile ou devient circulaire. Quant à la parole, elle est affectée par ce que l’on appellerait le « non-dit », le « trop dit » ou le « mau-dit » du transgénérationnel. Le non-dit évoque le silence ou le secret, tout en prenant en compte l’occultation de certains faits parce qu’ils suscitent honte et vide mais parfois simplement par prudence, discrétion, souhait de protection de soi ou d’autrui. Le maudit s’associe à l’idée de « part maudite de l’héritage », les sujets se vivant condamnés par la faute ressentie par un autre. Le trop-dit se réfère à ceux qui en parlent à profusion. L’adage « un secret peut en cacher un autre » s’applique ici. Des situations cliniques illustrent ces thématiques : l’analyse d’une patiente névrosée et une thérapie familiale avec un fils adolescent. On y note les effets des difficiles révélations de secrets de famille, poignants, mobilisateurs, ce qui permet la reprise de la croissance et la créativité des patients.

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La théorie du complot est au déni ce que le mensonge est au secret

Article de Jean Louis Le Run, Serge Tisseron

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 151-162.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Famille, Secret, Déni, Mensonge, Agresseur, Inceste, Pédophilie, Réseau social

Le silence en famille ou institution sur les abus sexuels, l’inceste ou la pédophilie renvoie notamment au secret. Dans le prolongement de ses travaux sur ce thème, Serge Tisseron étudie le rôle du déni. Secret et déni sont des mécanismes protecteurs pour le sujet. Ils s’accompagnent fréquemment d’un clivage du moi et d’un mécanisme d’identification à l’agresseur comme l’a décrit notamment Ferenczi. Le déni individuel peut devenir collectif et venir s’inscrire dans une théorie du complot. Celles-ci se développent notamment par le biais des réseaux sociaux où les sujets exposés trouvent des chambres d’échos à leurs fantasmes. Favorisé par les situations traumatiques, le déni du sujet est renforcé par le déni de son groupe d’appartenance, famille ou réseau. Quelques pistes pour aider le sujet qui s’installe dans le déni à en sortir sont abordées en conclusion.

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Le silence et la parole : ennemis ou alliés ?

Article de Jean Yves Le Fourn, Olivier Douville

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 163-169.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Parole, Danse, Écriture, Mutisme, Anthropologie

Tenter un dialogue sur le thème du silence : quel paradoxe ! Les auteurs, en refusant de réduire le silence à l’absence de parole et au mutisme, vont éclairer les différences entre ce qu’il en est du silence comme condition de la parole et du non-dit qui interdit la parole et le dialogue. La référence à des champs esthétiques et anthropologiques permet d’envisager plusieurs qualités de silence : celui qui accompagne des chorégraphies contemporaines où se montre le corps retrouvant son envol et ses rythmes, celui du candidat à l’initiation, se préparant à affronter le mystère de la tradition et le mystère de son corps à venir.

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La médiation artistique par les œuvres d’art avec des adolescents : rencontre esthétique, rencontre clinique

Article de Laurène Egger

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 183-193.

Mots clés : Médiation, Art, Musée, Culture, Adolescent

Cet article propose la description d’une médiation artistique par l’œuvre d’art au sein d’une institution muséale, élaborée dans l’objectif d’une première rencontre clinique avec des adolescents bénéficiant d’une prise en charge institutionnelle. La médiation a été pensée pour préserver la fonction de restauration du lieu artistique, encourager la spontanéité des patients face aux œuvres et la découverte intime du lieu artistique, tout en maintenant des temps structurés groupaux. La médiation par l’œuvre d’art peut faciliter la rencontre des adolescents, et révéler une clinique singulière permettant d’approcher les problématiques psychiques propres à chacun des patients, en instaurant un espace de jeu et de créativité par l’échange qu’elle suscite.

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Propos d’enfants de cycle 1 et 2 collectés lors d’ateliers de réflexion sur « la nature »

Article de Sören Frappart

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 171-182.

Mots clés : Environnement, Milieu naturel, Enfant, École maternelle, École primaire

Cette étude vise à décrire ce que des enfants de cycle 1 et 2 évoluant dans un contexte bénéficiant d’une certaine proximité aux êtres vivants non-humains disent de « la nature » lorsqu’ils sont invités à en discuter lors d’ateliers de réflexion menés à l’école. L’analyse des discussions montre que les préoccupations sociétales liées aux diverses crises environnementales sont évoquées par les enfants de cycle 1 et 2. Néanmoins, en cycle 1, lorsque le concept est opérationnalisé, ce sont des expériences vécues et imaginaires qui sont mises en mots. Un registre qui n’est pas retrouvé au cycle 2. Lors de prochaines études, l’exploration de la spécificité des propos ici rapportés au regard des caractéristiques de la niche de développement des enfants pourrait être approfondie.

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Silences

Article de Jean Louis Le Run, Karine Ronen, Hélène De Laage, et al.

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 7-169.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Bruit, Communication, Secret, Déni, Enfant, Intimité, Isolement, Mutisme, Deuil, Puberté, Adolescent, École, Autisme, Adoption, Inceste, Psychisme

De nombreuses expressions incluant le mot silence jalonnent la langue française. Celles-ci résonnent dans des domaines divers tels que la musique, la loi, la religion, le scolaire, ou tout simplement au cœur de notre quotidien. « Silence, on tourne », « la loi du silence », « silence, s’il vous plaît », « rompre le silence ». « Le silence est d’or » ou encore « un silence de mort »…, ces deux expressions marquent les extrêmes des deux valences du silence : son côté positif, structurant et son côté néfaste, mortifère. Le silence n’est pas le vide, il est « une forme particulière de langage qui permet d’exprimer des choses inexprimables par les mots » (Lewis, 1977). Il y a des silences pleins, ceux qui vont donner tout leur sens aux propos qui les précèdent ou les suivent, des silences qui en disent long et des silences qui signent une fermeture. On distingue le silence imposé, le silence consenti et le silence voulu. Sauf circonstances particulières où le silence est requis, en démocratie l’adulte est libre de parler ou de se taire. L’enfant, lui, est sous la dépendance de ses parents ou des adultes qui s’occupent de lui, qui régulent plus ou moins sa parole et son silence. L’enfant apprend à les maîtriser : ne pas tout dire, savoir garder des choses pour soi, savoir taire ce qui peut blesser l’autre, savoir se taire pour écouter.​
Dans ce siècle de l’hyper-communication souvent futile, de la stimulation et du bruit permanent, quelle place pour le silence, la respiration ? Quels effets sur la construction psychique des enfants et des adolescents. On associe davantage le bruit à l’adolescence mais le tapage de celle-ci s’accompagne souvent d’un silence symétrique aux désirs de communiquer des parents… Comment considérer le silence de l’enfant ou de l’adolescent sommé de parler : à l’école, au collège, ou autre occurrence, au tribunal pour enfant ?​
Et le silence des adultes face aux questions de l’enfant ? Qu’en est-il du silence lorsqu’il fait partie de la symptomatologie, de la clinique ? Qu’en est-il également du silence dans le groupe thérapeutique ? Rester silencieux dans un groupe de parole… et pourquoi pas ?​
Dans les synthèses cliniques ou institutionnelles, quelquefois un ange ou un convoi d’anges passent, que signifie ce silence qui s’installe ? Quels conflits sous-jacents ? Comment dépasser ce symptôme institutionnel ?​​
« Accueillir, accepter, consentir ; écouter le silence et scruter l’invisible – tels sont les plus hauts actes de l’attention et de la conscience que doivent accomplir les vivants » (Sylvie Germain). Les vivants sont soignants, parents, enseignants, magistrats, éducateurs, intervenants du monde de l’enfance. Ce silence, nous ne le percevons pas tous avec le même filtre auditif. C’est pourquoi, dans ce numéro d’Enfance & psy, nous nous interrogeons sur les différentes formes de silence qui jalonnent la vie des enfants.

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