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Nous les croisons tous les jours, au coin de la rue, devant le métro, la boulangerie ou dans un renfoncement de porte, ces grands exclus du 3e âge, ces séniors vivant dans la rue... Des hommes qui, depuis plus d'une décennie, ont tourné le dos à toute assistance et survivent dans la rue, les séniors de la rue. Aujourd'hui les deux mesures de lutte contre la pauvreté (le Plan de stratégie de lutte contre la pauvreté, et la Politique nationale du logement d'abord) tentent de vouloir résorber toute forme de pauvreté par un retour dans les normes dominantes.
Mais ce retour est-il envisageable pour les séniors de la rue ? L'avenir, à plus de cinquante ans et après plus de dix années de vie dans la rue, ne se dessine-t-il pas autrement pour ceux qui n'ont pas attendu de sursaut politique pour résister dignement ?
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 50, 2019, pp. 49-58.
Mots clés : Lien social-Précarité, Femme, SDF, Corps, Violence, Travail social, Relation travailleur social-usager, Identité, Soins esthétiques
Parmi les personnes les plus violentées dans la société française contemporaine, on peut citer les femmes sans-abri. Ces conditions d’existences génèrent une exposition permanente aux risques et à la violence sous toutes ses formes : climatique, physique, symbolique, sexuelle. Dès lors, on peut élaborer, dans ces contextes, une violence holistique. Rapidement et inexorablement, la personne est atteinte et violentée dans son intégrité globale donnant lieu à des interventions professionnelles. Si la prise en charge médicale reste possible et rapide, notamment en cas d’urgence vitale, la prise en charge sociale apparaît difficile, voire impossible, particulièrement tant que ces femmes résideront dans l’espace public. Comment imaginer des interventions sociales plus adaptées évitant le découragement professionnel ? Imaginer, dès la première rencontre, un parcours d’espaces différenciés et des pratiques complémentaires permet d’envisager une prise en charge globale de ces corps de femmes violentées. Ainsi, on peut conceptualiser un parcours de « soins sociaux » pour aller vers… la reconstruction identitaire.
Mon concours à ce numéro tient d’une mise en perspective d’une recherche qui s’intéressait, à partir de témoignages de bénéficiaires du revenu minimum d’insertion, aux formes visibles de l’exclusion sociale, entre atteintes identitaires et stratégies de réponses individuelles. Son objectifs cherchait à rendre compte des atteintes individuelles et psychiques à l’œuvre dans une situation d’exclusion sociale, pour mieux révéler les effets sur l’individu lui-même et sur ses rapports avec la société. C’est clairement la compréhension des processus psychiques à l’œuvre dans les rapports sociaux, liés à l’exclusion et la recherche d’un traitement social approprié, qui a constitué la motivation première de cette recherche.
Cet article vise aujourd’hui à interroger et recontextualiser, à postériori et dans un cadre contraint, certaines hypothèses alors formulées : ont-elles toujours socialement cours ? Résonnent-elles encore avec les problématiques posées au travail social et aux usagers ? Continuent-elles à faire sens en termes d’éléments d’analyse ? Peuvent-elles concourir à une compréhension publique ?
Pour S.Paugam, quatre types de liens attachent les individus entre eux et à la société. Si ces liens sont aujourd'hui plus fragiles, c'est surtout leur entrecroisement inégal, selon les individus, qui affecte la société toute entière. Le vivre ensemble serait-il toujours possible face à ces diversités ?
Livre de Chantal Zaouche Gaudron, Michel Vandenbroeck, édité par Erès, publié en 2017.
Mots clés : Lien social-Précarité, Enfance-Famille, Enfant, Précarité, Pauvreté, Interaction, Psychologie du développement, Inégalité, Santé, Affectivité, Cognition, Quartier, Conditions de vie, Logement, Environnement social, Parentalité, Mère, Identité, Père, Famille monoparentale
Cet ouvrage fait le bilan des recherches les plus contemporaines en psychologie sur les liens qui existeraient entre le développement de lenfant et ses conditions de vie notamment quand elles sont marquées par la précarité. Dix ans après la parution du 1001BB Les conditions de vie influent-elles sur le développement de lenfant ?, aujourdhui épuisé, cet ouvrage sattache à rendre compte des avancées de la recherche dans ce domaine en sintéressant aussi aux enfants de plus de 3 ans. Lobjectif est dexaminer comment lenfant qui grandit dans des conditions de vie précaires peut se développer. Quelles sont les incidences de lenvironnement (social, économique, familial) sur sa santé physique et psychique ? Et surtout sur quel levier pouvons-nous agir pour améliorer la situation de ces enfants de la précarité, toujours plus nombreux dans notre pays et dans le monde, et leurs parents ?
Livre de François Dubet, édité par Ed. du Seuil, publié en 2016.
Mots clés : Lien social-Précarité, Discrimination, Sociologie, Égalité, Inégalité, Différence, Tiers, Valeur, Identité, Exclusion sociale, Besoin, Individu, Société, Homme, Femme, Immigration, Ethnie, Appartenance sociale, Culture, Laïcité, Reconnaissance, Groupe social
Les discriminations reposent sur une double injustice D'une part, elles portent atteinte au principe d'égalité des individus. D'autre part, elles dénient la valeur des identités. Chez ceux qu'elles frappent, ces exclusions provoquent un désir d'égalité, un effort pour être "comme les autres", ou, au contraire, une revendication d'existence, une manifestation publique de dignité. Demande d'égalité et d'invisibilité, d'une part, besoin de reconnaissance et d'identité, de l'autre. Mais comment pouvons-nous être à la fois égaux et différents ? La seule manière d'échapper à cette contradiction est de construire un tiers définissant ce que nous avons en commun. Au thème de l'égalité des chances, il est nécessaire d'ajouter celui du commun et de l'égalité. Contre la guerre des identités, il faut opter pour la construction du social. François Dubet est professeur émérite à l'université de Bordeaux et directeur d'études à l'EHESS. Il a récemment publié, au Seuil, Pourquoi moi ? L'expérience des discriminations (2013) et La Préférence pour l'inégalité (2014).
Démunis, exclus, nouveaux pauvres ... A l'heure où les conséquences économiques et sociales de la crise financière fragilisent ceux qu'un ministre avait un temps désignés comme " La France d'en bas ", Philippe Alonzo et Cédric Hugrée reviennent sur les travaux et enquêtes sociologiques qui ont forgé la catégorie de " classes populaires " et en ont fait un outil pour décrire et comprendre le monde social. Cet ouvrage retrace tout d'abord les débats sociologiques liés à la définition du " populaire ". Il revient ensuite sur les approches et les enquêtes qui ont analysé les transformations et permanences de ces milieux sociaux : depuis leurs rapports au politique, en passant par le travail et l'emploi, sans oublier leurs styles de vie et l'école. Philippe Alonzo est maître de conférences en sociologie à l'Université de Nantes. Cédric Hugrée est ATER (attaché temporaire d'enseignement et de recherche) à l'Université de Nantes. Ils sont tous les deux chercheurs au Centre Nantais de Sociologie (Cens).
Livre de Yvan Sainsaulieu, Monika Salzbrunn, édité par Presses universitaires de Rennes, publié en 2010.
Mots clés : Lien social-Précarité, Accompagnement de la personne et identité, Individu, Groupe, Groupe d'appartenance, Communauté, Concept, Subjectivité, Lien social, Identification, Individualisation, Étude de cas, Quartier, Territoire, Ethnie, Sociabilité, Identité, Réseau, Travail, Maison de retraite, Famille, Solidarité, École, Classe, Élève, Enseignant, Apprentissage, Réseau d'information et de communication, Internet, Action sociale, DSL, Luhman (Niklas), Stichweh (Rudolf), Esposito (Roberto)
Les notions de " communauté " et " société " mettent en évidence deux configurations sociales où varie la place de l'individu et du groupe dans les pratiques sociales. La " communauté ", issue de la description empirique d'une variété de processus sociaux, est en permanence bousculée par la " communauté " comme idéal et prescription normative. C'est pourquoi l'analyse du processus visant à " faire communauté passe aussi par l'appréhension de la façon dont les groupes se considèrent ou se construisent mutuellement. Tension fondamentale abordée par les auteurs classiques de la sociologie, la relation entre les concepts de communauté et de société demeure au centre de la réflexion théorique contemporaine. La synthèse des débats francophones (marqués par l'historicisme), germanophones (les notions de " Gemeinscbaft "/" Gesdll uhaft " de Tonnies, Weber, Luhmann), anglophones (les " comnumitystuâiee ") et italophones (Roberto Esposito) constitue l'un des points forts du présent ouvrage. L'ouvrage donne également donc une place importante aux études empiriques qui, à partir de terrains variés, permettent d'illustrer la diversité des formes sociales communautaires... Ivan SAINSAULIEU est sociologue et politiste, membre du LISE (CNAM/CNRS, UMR 5262). Monika SALZBRUNN est professeure ordinaire en religions, migrations et diaspora à l'université de Lausanne et membre de l'Institut des sciences sociales des religions contemporaines. Laurent AMIOTTE-SUCHET est maître assistant à l'Observatoire des religions en Suisse (ORS) de l'université de Lausanne.